UA-159350346-1

« FONDATION JÉRÔME SEYDOUX PATHÉ » : L’ÉCRAN DÉMONIAQUE

73 Av. des Gobelins, 75013 Paris

Jusqu’au 13 février 2023

La Fondation rend hommage à Lotte H. Eisner (1896-1983), journaliste, critique et précieuse collaboratrice d’Henri Langlois à la Cinémathèque française. Elle est également l’autrice d’un ouvrage essentiel, L’Écran démoniaque (1952).

Ce livre a été publié dans son intégralité en 1965. Il désigne un ensemble de films réalisés en Allemagne après 1918 : un pays vaincu et occupé, où une révolution avortée, le chômage, l’inflation, l’assassinat politique scandaient l’actualité. L’arrivée au pouvoir de Hitler allait mettre fin à la première république allemande après moins de quinze ans. Les avant-gardes artistiques, et tout particulièrement le cinéma, rendent compte du sentiment qui domine la période. Lotte H. Eisner y voit une disposition des Allemands au fantastique et à la terreur.

Le film fondateur est Le Cabinet du Dr Calgari , histoire, traitée en style expressionniste, d’un docteur qui est – peut-être – fou. Mais pendant la guerre déjà, plusieurs films, variations sur des motifs romantiques (le double, le docteur maléfique) se livraient à des satires de la société (docteurs, hypnotiseurs, bateleurs – Mabuse est tout cela à la fois –, bourgeois saisis de folie) et de la guerre ( Homunculus , sur un être artificiel devenu dictateur ;

La Chatte des Montagnes de Lubitsch), mettant en doute la réalité même – jusqu’à ce qu’un psychanalyste bienfaisant guérisse les fantasmes de meurtre ( Les Mystères d’une âme de G.W. Pabst, conseillé par deux disciples de Freud (Hanns Sachs et Karl Abraham). Liés à la thématique de l’Écran démoniaque, les films expressionnistes au sens strict sont peu nombreux.

Les grands cinéastes révélés dans ces années, Fritz Lang, Murnau, Pabst, se défendent de toute influence directe (sauf Lubitsch, qui en fait la parodie dans son antimilitariste et  grotesque La Chatte des Montagnes . Dans les meilleures œuvres coexistent impressionnisme, naturalisme ( Escalier de service ), formalisme géométrique (Fritz Lang), futurisme (Metropolis), Nouvelle Objectivité (Pabst)… Le cinéma devient un espace mental.

La programmation permet de redécouvrir cet âge d’or du cinéma allemand à travers les films novateurs et marquants d’Ernst Lubitsch, Fritz Lang, F.W. Murnau ou encore Georg W. Pabst. L’historien du cinéma Bernard Eisenschitz revient sur cette période faste à l’occasion d’une conférence où il explore les goûts de Lotte H. Eisner et l’œuvre de réalisateurs tels que Paul Leni, Lupu Pick, Arthur von Gerlach ou Robert Wiene. En complément, les films de Carole Roussopoulos et de Timon Koulmasis sur Lotte H. Eisner, tout comme la présentation de ses Mémoires, permettront de mieux comprendre la personnalité de celle qui, comme l’écrit Bernard Eisenschitz, a élargi « son étude du style à la description d’une conception du monde », a éclairé nos savoirs et nos visions.

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