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«FORUM DES IMAGES » :  L’ ÉTRANGE FESTIVAL –  30ÈME ÉDITION/2

Forum des Halles, 2 rue du cinéma 75001 Paris

Du 6 au 8 septembre 2024

L’ Étrange, ces trois jours, était au Rendez-vous. C’est avec un film à petit budget sur un scénario très art et essais qui hélas n’a pas trouvé de distributeur que nous avons été intéressé. Il s’agit de Les Âmes Mortes de la réalisatrice russe Anja Kreis. C’est le talent du Festival de montrer ce genre de cinéma. Deux sœurs l’une gynécologue, l’autre professeur sont face à des conflits de société, de morale, où l’existence de l’âme des embryons, l’existence nietzschéenne de Dieu sont abordés frontalement. Deux excellentes actrices roumaines dans des décors froids choisies en Roumanie – le film est roumain –  avec un traitement de la mise  en scène, de l’image très réaliste, sans fioriture, nous mettent souvent mal à l’aise. C’est bien ce que désirait la réalisatrice. Il y avait eu un film roumain – 4 mois, 3 semaines, 2 jours – sur ce sujet de l’avortement qui avait eu la Palme d’Or en 2007. Face à ce film de grosses machines bien huilées coréenne, japonaises, jouissives de par leur scénario et la mise en scène tirée aux cordeaux.

C’est ainsi qu’on a apprécié le meilleur film, pour l’instant du festival, celui du Coréen Jang Jae-Hyeon, Exhuma, une histoire de fantômes sur fond de chamanisme. Un film d’angoisse horrifique et nationaliste, comme il se doit, face à l’ennemi ancestral le Japon. Le concurrent pour la compétition, est un thriller Japonais bien sûr, celui de Shûsuke Kaneko Gold Boy avec un scénario d’une grande perversité, des adolescents pas très nets, des relents Hitchcockiens sur des musique de Hermann et de Mahler, petits clins d’œil amusées au maître du suspense et à Visconti. Le réalisateur s’amuse bien à nous faire marcher, mais à la fin il reste assez convenu, dommage. Bon on avait aussi à avaler un film indigeste autrichien, sur des histoires véridiques de femmes au XVIIème siècle esclaves de leur mari ne supportant plus leur vie de misère, qui pour aller au Paradis commettaient des crimes et être ainsi trucidée, sorte de suicide déguisé ; histoire sordide pesante dans le traitement mais sauvée par une dernière scène hallucinante. Le film sortira en salle il a été réalisé par Severin Viala et Veronika Franz et a pour titre The Devil’Bath.

Comme chaque année on a l’immense plaisir de voir un film de Adilkhan Yerzhanov. Ce réalisateur kazakh est prolifique (il a trois films en préparation, post-production…). Il sait filmer ces paysages grandioses de son pays, montrer les flics et autres personnage hauts en couleur, à kalachnikov facile. Steppenwolf a des allures de western fordien, un théme et variations sur la Prisonnière du désert avec ici un enlévement d’enfant pour vendre ses organes. Il reprend entre autres le fameux plan où l’on voit le héros, chez Ford John Wayne, chez lui Berik Aitkhanov, son acteur fétiche, encadré par la porte de la maison qui part à la recherche de l’enfant et la femme le regarde partir, puis à la fin le retour de la mère et de l’enfant à travers ce plan iconique.  Adilkhan Yerzhanov connait ses classiques, un bel hommage à Ford !  On a eu droit aussi à nos litres d’hémoglobines et de membres mutilés avec le célèbre film de Takashi Miike Ichi the Killer, qui n’a pas pris une ride depuis 2001

et le nouveau film du Turque Can Evrenol, Sayara où une jeune femme adepte du Sambo va  venger sa sœur soi-disant suicidée. Un film féministe jubilatoire avec un baiser de fin dans des flammes, une belle idée pour terminer ce film de vengeance. Bon on parle quand même des courts qu’on apprécie énormément.

Celui qui nous a le plus marqué c’est celui de Renée Zhan, Shé (snake) une histoire en musique de jalousie, de vengeance, de bestioles, qui sortent du cou, l’endroit où les violonistes posent leur instrument, bien dégueu ! Une autre histoire encore plus étrange celle de Carlos A.F.Lopez, Dream Creepe, où la petite amie du héros en pleine nuit l’appelle au secours à travers son oreille, prisonnière de son corps. Pour la sauver c’est avec une longue aiguille d’un thermostat qu’il va l’introduire dans le conduit auditif de sa bien-aimée tout cela se terminera par des giclées de sang, bien dégueu aussi !

Encore plus étrange c’est Andrzej Danis qui avec Feeder, raconte l’histoire d’un adolescent qui a une drôle de bébête dans son ventre, une histoire à gerber ! Bon les courts tiennent toujours la distance et le festival aussi !   Demain l’étrange sera encore au rendez-vous…À suivre donc

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