2 rue de Thorigny, 75003 Paris
jusqu’au 23 décembre 2023
Bon, avec cette galerie, on a toujours des surprises, des bonnes, avec les artistes qu’elle présente. Dans la cadre de l’édition 2023 de Paris Photos, elle expose le travail de Kimiko Yoshida, ( 1963 -), la plus grande photographe japonaise vivante et parisienne depuis des années (1995).
« J’ai fui le Japon, parce que j’étais morte. Je me suis réfugiée en France, pour échapper à ce deuil. Quand j’avais trois ans, ma mère m’a mise à la porte. J’ai quitté la maison en emportant une boîte avec tous mes trésors. Je me suis réfugiée dans un jardin public. La police m’a retrouvée là, le lendemain. Depuis, je me suis toujours sentie nomade, vagabonde, fugitive. ».
Spécialiste de l’autoportrait, Yoshida, présente des images assez étonnantes, où elle se cache dans ses photos. Fardée, elle se fond dans des décors hallucinants. Elle devient elle-même un accessoire de ses singulières créations. D’une image ancienne elle superpose, comme par transparence, une image contemporaine, laquée avec de la poudre d’or ou d’argent.
Ces photographies ainsi habillées empruntent à des œuvres connues de la peinture occidentale (la Joconde par exemple), à Hokusai, ou à l’esthétique japonaise traditionnelle, au célèbre Éloge de l’ombre de Tanizaki.
On peut voir aussi une sculpture à la Degas , la fameuse petite danseuse, mais avec le visage de l’artiste. Elle fait une sorte de pont entre l’Occident et ses racines japonaises.
Kimiko Yoshida nous entraîne, au travers de cette exposition, dans un ailleurs assez fantasmagorique qui est loin de nous déplaire.
Il reste encore un mois pour faire ce voyage au milieu de ces cadres éblouissants au sens premier du terme. Beinh en quittant cet univers on s’en est allé acheter du thé vert au Palais du Thé à deux pas de la galerie…étrange non ?