un film de Agnieszka Holland avec Jalal Altawil, Maja Ostaszewska, Behi Djanati, Mohamad Ataï, Agata Kulesza, Maciej Stuhr,
sortie mercredi 7 juillet 2024
L’HISTOIRE
Ayant fui la guerre, une famille syrienne entreprend un éprouvant périple pour rejoindre la Suède. À la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, synonyme d’entrée dans l’Europe, elle se retrouve embourbéé avec des dizaines d’autres familles, dans une zone marécageuse, à la merci de militaires aux méthodes violentes. Ils réalisent peu à peu qu’ils sont les otages malgré eux d’une situation qui les dépasse, où chacun – gardes-frontières, activistes humanitaires, population locale – tente de jouer sa partition…
L’AVIS
Agnieszka Holland est une réalisatrice engagée – Le Complot, Europa Europa, Sous la Ville, L’Ombre de Staline, Le Procès de l’Herboriste…– qui ne va jamais avec douceur dans les sujets qu’elle traite. Tous ses films ont une force, une énergie vitale impressionnante. Green Border est dans la lignée des précédents. Elle dénonce l’hypocrisie des nations et la souffrance qu’elle engendre. Le film est tourné en noir et blanc donnant un effet documentaire saisissant. Son cinéma est éprouvant, ce ne sont que coups de poings à notre petit lit douillet. On vit par procuration l’horreur qui se passent à cette frontière (mais dans le monde il y en a bien d’autres). Agnieszka Holland nous maltraite avec son énorme talent de réalisatrice. La photo de Tomasz Naumiuk, la musique de Frédéric Verchevalet, et les comédiens participent à la réussite de ce film. On y est à cette frontière et Agnieszka Holland ne nous lâche pas. Bon il y a des hommes, des femmes, de bonne volonté qui tentent d’apporter du soutient à ces familles qui ont tant rêvé de démocratie, de liberté. Il faut aller voir le cinéma d’Agnieszka Holland, il faut aller voir Green Border qui oui nous dérange, hélas ensuite…on n’oublie cette triste réalité du monde, mais ce n’est pas nouveau. Heureusement il y aura toujours le cinéma d’Agnieszka Holland pour nous empêcher de nous endormir tranquillement dans notre petit lit douillet ! Son cinéma ne connait pas de frontière !