Un film de Boris Svartzman
sortie le 5 janvier 2022
L’HISTOIRE
Deux mille villageois de Guanzhou, une île fluviale à proximité de Canton, sont chassés en 2008 par les autorités locales pour un projet d’urbanisation. Malgré la destruction de leurs maisons et la pression policière, une poignée d’habitants continue à vivre sur l’île.
L’AVIS
Une énorme cité, où le bonheur, l’écologie, serait inexorablement à la portée de chacun d’après les publicités exposées dans cette nouvelle et luxueuse mégapole (on se croirait dans un film de science-fiction à la George Orwell) est construite à côté de ces irréductibles qui essayent de garder leur histoire contre un régime qui passe son temps à effacer le passé de leur pays, c’est ce qu’a filmé, en catimini, Boris Svartzman. Il explique : « Touché par le lien puissant de ces villageois à leur terre, j’ai décidé de filmer, de 2011 à 2017, leurs conditions de vie, leurs témoignages et leur lutte. Etant la seule personne qui vienne prendre de leur nouvelle, une complicité est née entre nous. ». Ce documentaire est puissant par le discours intelligent des gens qui ont pris le risque d’apparaître à l’écran. C’est David contre Goliath mais ici, hélas ( ?), la fin ne sera pas comme dans la Bible mais comme celle qu’explique le petit livre rouge, comme le nouveau qui vient d’être édité par le gouvernement de Xi Jinping pour l’éducation des enfants. Le lavage des cerveaux ce n’est pas nouveau dans les pays fascistes ou même dans les soi-disant pays démocratiques. Tant que l’on entendra des gens, de tout bord politique, qui vous diront c’est la loi, on doit avoir peur. Heureusement (et c’est la morale de ce film), tant qu’il y aura des dissidents, on peut avoir foi à l’humanité…ou pas…(réécouter les paroles de Lets the Sunshine In écrite en 1967 et toujours d’actualité). Un film dangereux pour toute pensée unique, donc il faut le soutenir…
