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« Guillaume APOLLINAIRE Naissance d’une Vocation » : un livre de Jean-François Robin

Un livre écrit par Jean-François Robin. Edition Riveneuve – 145 pages.

Jean-François Robin a déjà proposé dans cette sympathique collection un Jean-Sébastien Bach et un Ampère que nous avions beaucoup apprécié (voir les critiques et l’interview). Chaque fois il change le mode de narration pour raconter la jeunesse de ces personnages avec plus ou moins de fiction car souvent on ne connaît pas trop l’enfance de ces gens devenus importants dans la musique ou dans les sciences. L’enfance c’est elle qui forme l’adulte. Ici chapitres après chapitres il fait parler le poète lui-même, Whilhem Kostrowitzky – un nom pour une question du super banco du jeu des mille euros – Angélica alias Olga, la mère, joueuse invétérée, James Onimus, Toussain Luca et autres amis d’enfance, Louise Faure Favier celle qui parlera des amours, toujours malheureux, d’Apollinaire. Avec ce principe astucieux, comme pour un documentaire pour la télé, il invente des sortes d’interviewes imaginaires qui vont de l’enfance incroyablement agitée à la naissance du grand poète Apollinaire et à sa mort à 38 ans de la grippe espagnole. Comme ce dernier a écrit toute sa vie, les chapitres sont saupoudrés de poèmes. Le livre se lit d’une traite et nous éclaire sur cette courte vie mouvementée et d’une grande tristesse dû à la gente féminine mais aussi à sa mère. Jean-François Robin parle très peu d’Alberto, le frère et ne le fait pas intervenir car il n’a pas grand chose à dire et pour le peu qu’on sait devait être un personnage assez falot. Ah il fallait exister auprès de cette mère qui comme il lui fait dire « Whilhem s’est mis en tête d’écrire , qui plus est de la poésie, je n’ai pas le temps de lire ses futilités et parfois il m’en veut« . Mort en 1918,  il y a tout juste cent ans, plus personne n’existait pour raconter le dernier épisode. C’est le petit bémol de ce livre passionnant;  l’auteur aurait dû mettre son nom au lieu d’écrire en tête de chapitre : épilogue d’une vie trop courte. Cette conclusion est comme une voix hors champs d’un film sur Apollinaire que pourrait réaliser Jean-François Robin, le cinéaste. Pour paraphraser le poète, il a eu le courage de regarder le passé de Whilhem Kostrowitzky, les cadavres de ces jours qui ont marqué la route de Guillaume Apollinaire et qui l’ont fait pleurer. A quand le documentaire Monsieur Robin ?

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