un livre de Benedict Wells
Slatkine & Cie, 296 pages
sorti juin 2022
L’HISTOIRE
Sam, quinze ans, a trouvé un job de vacances dans un vieux cinéma de quartier, à Grady, Missouri. Sa vie va basculer.
®DR
L’AVIS
« Cet été je suis tombé amoureux et ma mère est morte ».Telle est la première phrase de ce roman. Benedict Wells a déjà tout dit et va développer cette histoire sur près de 300 pages. Tous les clichés sont là, comme dans les films (c’est carrément un scénario) de teenager, du style American Graffiti de Lucas, La dernière Séance de Bogdanovitch. Là cette histoire de jeunes ados se passe en 1985 et on retrouve les mêmes scènes, les mêmes rapports entre ados, les mêmes réactions qu’en 1950, qu’en 1960. C’est l’histoire d’un quatuor qui travaille dans un vieux cinéma. Sam est amoureux de Kirstie, elle en est consciente, elle l’aime bien, mais elle va s’offrir à d’autres et lui va rester vierge… Cameron lui, aime les garçons, et sera le meilleur ami de Sam, Hightower lui, fait du sport, normal, il est black. Il entraînera Sam à se bouger les fesses. À côté de leur très minis aventures, il y a les parents de Sam et sa mère qui va tout doucement mourir d‘un cancer. Ce n’est pas une surprise, Sam nous l’avait annoncé au début du roman. Alors ennuyeux ce roman ? Ennuyeux ces ados et leurs petits problèmes de passage à l’âge adulte comme cette histoire de poème dont le roman à messages Hard Land que porte le titre du roman ? Et bien pas du tout, avec un style simple, Benedict Wells arrive à ce qu’on lise son livre avec beaucoup de plaisir, qu’on s’intéresse aux histoires de ces adolescents comme on suit une série sur Netflix. Ce jeune écrivain a réussi avec ce livre ce qu’il n’ avait pas su faire avec le précédent – La Fin de la Solitude – Welles trouve toujours des petits événements, qui font que l’on suit ses personnages et c’est cela qui fait le charme de ce roman. Il y a une sorte de petite musique interne qui nous entraîne page après page à aimer ces ados pleins de contradictions, d’angoisses de devenir adulte, et de comprendre Hard Land. Un livre à déguster, c’est une dernière séance pour tout le monde jeunes ou vieux.
