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« JAZZ SUR LE VIF » : CALMEL – DE WILDE – OLIVESI – ROBILLIARD

Studio de L’Ermitage – 8 rue de l’Ermitage 75020 Paris – 31 mars 2022,

Maison de la Radio et de la Musique – 116 avenue du Président Kennedy 75016 Paris Studio 104 – 3 avril 2022, 19h30

Au niveau du jazz, c’était un beau voyage en perspective que de passer du 20ème au 16ème arrondissement en si peu de temps. Dans cette ancienne usine – l’Ermitage – au cœur de Ménilmontant, tous les soirs des musiques du monde entier sont interprétées. Le distributeur-producteur Klarthe a convié un public nombreux, pour le lancement de deux de ses albums comme il l’avait fait précédemment au Bal Blomet et à la Marbrerie (voir article sur le site).

Ce 31 mars c’était Homemade d’Ivan Robilliard et Métamorphoses de Double Celli d’Olivier Calmel . Ivan Robillard face à trois claviers a une nouvelle fois démontré son inventivité en matière de musique improvisée. Depuis une bonne quinzaine d’années il se produit seul ou dans des formations (Ibrahim Maalouf, Michel Portal, Andy Emler, Riccardo Del Fra, Reggie Washington…). Les morceaux qu’il a joués étaient extraits de son nouvel album et composés pendant le confinement d’où le titre.

Liberté d’expression, inventivité, facilité d’improvisation, vélocité, on a eu un florilège de ce que peut réaliser Ivan Robilliard lorsqu’il est devant ses claviers.

En deuxième partie, devant un salle archi-pleine Double Celli (Johan Renard violon,  Frédéric Eymard, viola, Xavier Phillips, cello, Clément Petit, cello Olivier Calmel piano, Antoine Banville drums & percussion) se sont littéralement lâchés en proposant, dans l’ordre du cd des morceaux de Métamorphoses.

Après le succès du premier opus Immateriel ils ont fait le pari d’explorer d’une manière très originale, des territoires ouverts par Sergueï Prokoviev, György Ligeti, Béla Bartòk…et bien sûr des compositions d’Olivier Calmel. C’était un véritable délire musical, très contrôlée, auquel ils ont participé. Johan Renard violoniste est parti dans des impros incroyables accompagné par ses copains, Frédéric Eymard à l’alto et Clément Petit au violoncelle joué comme une basse. Tout cela sous le contrôle d’ Olivier Calmel et soutenu par une rythmique ferme d’Antoine Banville. En sortant de ce concert nous avions qu’une envie de réécouter ce Double Celli.

L’album tombait à pic, mission accomplie !

Á la maison de la radio et de la musique, ce samedi 3 avril, l’improvisation était aussi de mise avec le Nonet de Leïla Olivesi et le trio du pianiste Laurent de Wilde. On a été très impressionné par le batteur Donald Kontomanou qui a accompagné avec ses baguettes inventives les deux sets !

Le Nonet de Leïla  Olivesi était composé de Baptiste Herbin, alto et flûte, Adrien Sanchez, ténor, Jean-Charles Richard, baryton, Quentin Ghomari, trompette, Fidel Fourneyron, trombone, Manu Codjia, guitare, Yoni Zelnik, basse et bien sûr Leïla Olivesi au piano. Ce serait un pléonasme de dire, en écoutant cet orchestre, que l’ombre d’Ellington était présent, plutôt les arrangements à la Billy Strayhorn le double d’Ellington – : « Billy Strayhorn était mon bras droit, mon bras gauche, les yeux derrière ma tête, mes ondes cérébrales à l’intérieur de son crâne et vice versa…j’ai une dette envers Billy Strayhorn ».

Dans ce voyage intérieur qu’elle nous a proposé, chacun de ses musiciens ont pu s’exprimer et avec quelle inventivité ils l’ont faite ! Une première partie de ce concert de haute intensité !

Le studio était comble pour venir écouter Laurent De Wilde. Il a proposé un voyage aussi mais dans sa musique depuis ses débuts, le confinement et ses rencontres. Avec beaucoup d’humour il nous a présenté ses morceaux. Accompagné par Jérôme Regard à la contrebasse et bien sûr comme toujours sous l’ombre de Monk, il a magnifiquement interprété son répertoire. Un bémol ses dernières compositions (banian) et interprétations à la fin du concert étaient un peu pâles, on avait l’impression d’écouter du Einaudi !Beurk ! Mais grâce au Poulet-bicyclette de Ray Lema (cd Wheels) et le bis avec Locomotive de Monk, ce moment de baisse de régime a été vite oubliée. Toujours fantastique d’écouter ce grand pianiste de jazz !

 

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