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« LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE » : UN HOMME SANS REMORD

Un film de Kirill Serebrennikov avec August Diehl, Maximilien-Bretschneider, Friederike Becht

Sortie le 22 octobre 2025

L’HISTOIRE

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Josef Mengele, le médecin nazi du camp d’Auschwitz, parvient à s’enfuir en Amérique du Sud pour refaire sa vie dans la clandestinité. De Buenos Aires au Paraguay, en passant par le Brésil, celui qu’on a baptisé L’ Ange de la Mort va organiser sa méthodique disparition pour échapper à toute forme de procès.

L’AVIS

Cette adaptation du roman d’Olivier Guez, La Disparition de Josef Mengele, prix Renaudot 2017  par Kirill Serebrennikov est tout à fait fidèle. C’est ainsi que s’est exprimé l’auteur invité ainsi que l’équipe à l’Étrange Festival où nous avions vu le film. Bon, en 1949, l’officier et médecin nazi Josef Mengele fuit l’Allemagne. C’est le début d’une existence clandestine. Cette cavale va durer jusqu’à sa mort, le 7 février 1979. Surnommé le boucher d’Auschwitz, il pratiquait des expériences médicales sur les détenus, des jumeaux, des femmes enceintes ou des personnes handicapées. (Serebrennikov prendra un certain plaisir pervers à faire une séquence couleur supposée filmée par les responsables du camp et montrer les horreurs que s’amusait à faire Mengele. Âme sensible s’abstenir, ou fermer les yeux dès que la couleur arrive). Le film, en noir et blanc très cru – beau travail du chef opérateur Vladislav Opelyants – comme le livre, s’intéresse à ses dernières années de clandestinité. Dans le film il y a une scène impressionnante de sa visite chez son père en Allemagne dans les années 70 ainsi qu’une visite de son fils au Brésil qui veut entendre la vérité sur ses exactions. Serebrennikov sait filmer ce genre de scène. Pendant tout le film il décrit avec talent cet homme médiocre, même pathétique, brutal et raciste et qui se présente comme une victime.  Il est brillamment incarné par August Diehl. On connait le style de la mise en scène de Kirill Serebrennikov, il ne fait pas dans la dentelle, elle est toujours flamboyante. Le misérabilisme dans lequel se retrouve Menguele est outrageusement emphatique et la musique en rajoute en plus. Bon c’est vrai que lorsque on le voit dans une cuisine crade mettre un vinyle sur un électrophone pourri où il écoute la scène de la Walkyrie avec Sigmund qui appelle Nothung, la fameuse épée, c’est un grand moment de cinéma, des scènes comme celle-là, il en a fait de nombreuses. Est-ce qu’elles servent le propos ? Un peu moins de virtuosité, de rigueur, pour décrire le mal absolu qu’est cet homme sans remord, aurait mieux servi le propos, mais le cinéma de Kirill Serebrennikov n’est pas celui de Rosi, ni de Tarkovsky, il est totalement baroque dans tous les sens du terme, beinh oui c’est quand même du sacré cinéma !

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