Vendredi 16 février 2024, 20h
Auditorium de RadioFrance 116 avenue du Président Kennedy 75016 Paris
Gustav Mahler : Symphonie n°6 en la mineur « Tragique »
Orchestre Philharmonique de Radio France
Ji-Yoon Park, violon solo
Mikko Franck, direction
Une soirée hallucinante en ce vendredi à l’Auditorium de Radio France avec un Mikko Franck en super forme dans une direction précise et totalement habitée de cette tragique symphonie de Mahler ! La veille, paraît-il, Franck était stressé à Dijon avec cette même œuvre; pensait-il au lendemain ? Ah il était à son affaire le Mikko avec cette symphonie qu’il adore diriger et qui, pour un chef d’orchestre, n’est que du bonheur. Avec la main gauche, il demandait toujours plus et encore plus aux cordes, se levait, s’asseyait, se tournait vers le public en chantant des passages. Il y avait longtemps qu’on ne l’avait vu si heureux. Si le public lui a fait une ovation, ainsi qu’au Philhar, cet, son, orchestre l’a largement félicité et il en était ému. Bon si l’on revient à l’œuvre elle-même, nous ne sommes pas obligés de connaître la vie angoissée du compositeur et le pourquoi de cette symphonie dite tragique. Benjamin François nous l’a très bien présentée et le livret est très précis sur la signification des mouvements. Est-il vraiment nécessaire de savoir à quoi correspond les magnifiques solos de hautbois qu’a offert Olivier Doise, ceux tragiques de la clarinette de Jérôme Voisin, de la trompette, du cor anglais, du basson, du tuba. Leurs interventions étaient excellentes !
Bon le gros marteau qui prône sur la scène et qu’un des percussionnistes – combien sont-ils sur scène !!!?? – est venu par deux fois le soulever et assommer une caisse, a des allures du destin qui frappe à la porte ou peut-être coucou c’est moi la mort avec un gros marteau mais pas une faux…Non on écoute on est impressionné par des moments tragiques, par des maelstrom sonores, par un Andante à vous arracher des pleurs et un final détonnant. Que demander de plus que d’écouter une musique bien orchestrée mais ce n’est pas étonnant chez Mahler et surtout bien interprétée. Si cela raconte une histoire compliquée de famille, de colchiques dans les près style Sound of Musique, perd-on vraiment quelques choses ? La musique d’abord, mais si vous voulez connaître la vie de Mahler, vous risquez de devenir misogyne…surtout si vous regardez le chef d’œuvre de Ken Russell ! Mahler et bonheur cela ne rime pas !