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« LA MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE » :PRÉSENCES ÉLECTRONIQUE FESTIVAL

 

Studio 104, 115 avenue du Président Kennedy 75016 Paris

Du 29 au 31 mars 2024

Pendant trois jours le 104 est envahit par des sons venant de tout un espace émis par de nombreux baffles. Ce vendredi on a pu entendre une œuvre de John Chowning, Turenas, de Marc Baron, de Ben Vida , Oblivion Seeker, d’Aaron Dilloway, de Phew, Voice Hardcore Radio 2024 . Mis à part la première qui dure 10 minutes, les autres étaient de 30 minutes. Et c’est bien là le problème de ce genre création, souvent elles ne tiennent pas la distance. John Chowning dès les années 1964 met en place un programme de musique assistées par ordinateur grâce à l’intelligence, déjà artificielle, du laboratoire de Stanford. L’œuvre présentée date de 1972 et bien sûr a un côté classique pour nos oreilles habituées depuis aux diverses compositions électroacoustiques. Malgré le temps Turenas tient bien le coup. C’est une anagramme de Nature. Elle raconte le voyage des sons dans l’espace. Et pendant dix minutes on rêve en écoutant l’agencement de ses sons d’une manière totalement naturelle.

Avec le compositeur suivant, Marc Baron face à ses outils, on sent tout de suite sa jeunesse dans la mise en scène de son espace sonore. Il n’arriva pas à spatialiser ce qui lui est offert dans le studio 104, cela manque de théâtralité, c’était un peu confus, on sentait qu’il se cherchait face à nous, dommage c’était à moitié réussi mais il faut du temps pour maîtriser le son ! Il a le temps. Depuis vingt ans Ben Vida s’est tournée vers l’électronique et des systèmes qui utilisent la psycho-acoustique, les phénomènes auditifs et les techniques de synthèse avancées. Il utilise souvent la voix.

Avec la participation de l’artiste Félicia Atkinson il proposa Oblivion Seekers une pièce pour deux chanteurs et électronique fixe. Le récit est abstrait. Sa composition est entre la musique concrète et le théâtre expérimental. Ses vingt minutes paraissaient une éternité. Le fond sonore était sympathique, une œuvre expérimentale d’accord, c’est ainsi que l’on devait la prendre, il pourrait revoir sa copie et resserrer son discours.

Après avoir reposé nos oreilles et soulagé nos vessies, auditeurs attentifs nous avons eu la claque de la soirée avec une composition d’Aaron Dilloway. Pendant trente minutes cet espèce de cow boy a emmené le public jeune et nombreux du 104 dans une improvisation très bien construite, hallucinante à l’aide de boucles de bandes 8 pistes, sa voix, son corps et diverses sources sonores organiques et électroniques. Tout son être faisait partie de sa palette électronique, ses trucs et bidules, étalés sur sa table d’expérimentation. La lumière verte choisie par la régie (ou par lui) pour l’éclairer ajoutait à la théâtralité, la spatialité, de l’univers sonore qu’il nous proposa. Une belle œuvre, un belle improvistaion. La soirée aurait dû terminer avec lui.

Hélas on a dû subir une œuvre trop longue, de Phew une figure légendaire de la musique underground japonaise qui ce soir était sous les lumières du 104. Bon avec ses murmures et sa palette sonore il y avait quand même des moments intéressants mais le problème de ce genre de concert lorsqu’une œuvre qui a précédé a une telle puissance créatrice, la suivante pâlit où alors…mais là ce n’était pas le cas. Dommage pour les femmes et pour Phew. Une anectode, en polynésien fiu ou être fiu veut dire en avoir assez…ahahah c’était une bonne soirée quand même. Il y en a deux autres à expérimenter, on espère ne pas en avoir déjà assez !

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