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« LA MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE » : SCHNITTKE – CHOSTAKOVITCH – NEMTANU – PERRAUD – MICHEL…

Studio 104, RadioFrance 116 avenue du Président Kennedy 75016 Paris

dimanche 28 mai 2023, 11h

Alfred Schnittke : lebernslauf (cours de la vie)

Dmitri Chostakovitch : Symphonie n°15, transcription pour violon, violoncelle et trio de percussions par Viktor Derevianko, op.141 bis

François Desforges, Emmanuel Curt, Florent Jodelet, Gilles Rancitelli, percussions, Franz Michel, piano, Sarah Nemtanu, violon, Raphaël Perraud, violoncelle

Il y a des concerts, des matins, qui valent tous ceux qui sont proposés dans les salles dédiées où il y a très peu de découvertes, il faut rentabiliser. RadioFrance, et cela est sa mission, permet d’ouvrir le répertoire. En ce dimanche, à l’heure de la messe, cela en était une autre avec les musiciens de l’ONF. Tous de très grands talents, ils ont interprété deux œuvres de Russes qui ne sont pratiquement jamais jouées. Donc, les percussions de l’ONF (le piano pris aussi comme percussion) ont joué une composition de Schnittke, un des compositeurs les plus intéressants du XXième siècle, une sorte de collage musical d’une dizaine de minutes. Ici, Schnittke superpose quatre tempos, au moyen de quatre métronomes. Le piano lui fait des clusters à intervalles réguliers et les percussions font des citations très courtes empruntées à diverses époques, une manière de signifier le temps qui s’écoule (citations de compositeurs du XVIIIème, XIXème siècle et même de la Marseillaise !). C’était magnifique à écouter et à voir.

La transcription de la Symphonie n°15, la dernière de Chostakovitch, était impressionnante tant sur le plan musical que sur l’interprétation. Elle a été créée en 1972 et fut totalement acceptée par le compositeur . Les percussions  sont exactement celles de la symphonie ainsi que le célesta, le piano lui a repris les vents. Ici aussi il y a du collage (Rossini, Wagner..) où le grotesque et le tragique se mélangent. On connait l’immense talent qu’ont Nemtanu et Perraud, mais là pendant 45 minutes ils nous ont laissés, pour être un peu vulgaire, baba! Cette entente entre ces deux artistes est évidente et ils nous ont ravis. Qu’on aimerait qu’un cd, un enregistrement, soit fait pour réentendre ces moments de pure virtuosité et ces adagios à émouvoir comme savait le faire Chosta dans ses quatuors. Oui, c’était une grande messe dans le studio 104 !

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