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« LA MAISON DE LA RADIO ET LA MUSIQUE » :  SIBELIUS – LE PHILHAR – FRANCK

116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris

Auditorium de la Radio France

Mercredi 10 avril 2024,20h

Jean Sibelius : Symphonie n°1 en mi mineur op.39 – Symphonie n°2 en ré majeur, op.43

Orchestre Philharmonique de Radio France

Ji-Yoon Park, violon solo

Mikko Franck, direction

« Comme tous les musiciens finlandais, j’ai grandi avec la musique de Sibelius, qui m’a suivi tout au long de ma vie professionnelle. Au début du XXème siècle, sa musique a joué un rôle majeur dans la création d’une identité nationale, la promotion de l’unité finlandaise et la représentation du caractère national face à l’oppression russe…je me réjouis d’entreprendre ce voyage avec vous, de découvrir la beauté époustouflante de la musique de Sibelius et des paysages de Finlande, qui me tiennent tous deux à cœur » Mikko Franck

Lorsqu’on ouvre une partition de Sibelius c’est une forêt qui en sort. Cette boutade est une réalité. Mikko Franck depuis l’âge de vingt ans dirige Sibelius et pendant trois jours il offre au public de l’auditorium de Radio France les 7 symphonies ainsi que le concerto pour violon avec Hilary Hahn – nous avions fait un article sur le site 03/05/2019 – Pour ce premier soir c’était donc les deux premières symphonies. La première a été créé en 1899, l’année où le russe Nikolaï Bobrikov, gouverneur général de la Finlande, réduit l’autonomie de la Finlande et œuvre à sa russification ! Cette symphonie contribue donc de façon significative à la diffusion et la reconnaissance de la culture finlandaise. Le fameux solo de clarinette sera rajouté dans la version révisée de 1900. Mikko Franck est à son affaire avec cette musique qu’il dirige pratiquement sans partition et avec une précision parfaite. Les vents et les bois sont à la fête et c’est un vrai plaisir de les entendre sonner au premier plan. Bon nous avons quelque peu du mal à saisir toute l’architecture de la composition tant c’est une mosaïque d’atmosphères, de mélange de rugosité que suit des cellules d’une belle élégance, on ne se sait pas très bien où veut nous embarquer Sibelius, on le suit, disons on suit le Philhar sous l’interprétation que veut en donner Franck. On accepte, on prend un certain plaisir. La deuxième symphonie est la plus connue des symphonies. Elle est créée en 1902 l’année de Pelléas et Mélisande de Debussy. Le public finlandais perçoit la musique de Sibelius comme une lutte contre l’occupant, le Russe est devenu la langue administrative ! Cette symphonie est comme un hymne aux lendemains qui chantent. Il y a donc du tragique, du lugubre du nostalgique, du romantique et même de la colère dans le discours musical de Sibelius. C’est une sorte d’hymne plein de solennité qu’est le final ! Et là Mikko Franck entraîne le Philhar dans une folle et impressionnante interprétation. Le public – l’audi était plein – était enthousiaste et Mikko était très ému de sa réaction. Un beau début des trois jours pour cette sorte de chant du cygne de Mikko Franck avec le Philhar qu’il quittera en 2025 après l’avoir dirigé pendant 10 ans.

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