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« LE CORUM, SALLE PASTEUR » : JULIEN BEAUTEMPS

Place Charles de Gaulle, 34000 Montpellier

Mercredi 17 juillet 2024 12h30

Julien Beautemps, accordéon

Si l’accordéon avait existé au XVIIIème siècle, sûrement que Johann Sebastien Bach aurait écrit pour cet instrument ! Entendre cette transcription par Julien Beautemps de la Passacaille et fugue en do mineur BWV 582, écrite  pour orgue, tout Bach était là. Il faut dire que ce jeune et talentueux accordéoniste, en plus d’être un exceptionnel instrumentiste, est aussi un très bon compositeur.

La preuve, il a offert au public médusé, qui le connaissait à peine, sa première composition – Mechanics – où le rythme des trains, l’humanisme d’Hannah Arendt, et la pop culture se mélangeaient au fur et à mesure de l’évolution de son œuvre. Ce souffle créatif on l’entendit aussi dans De Profundis (1978), une composition phare pour accordéon de Sofia Goubaïdoulina. Beautemps a su faire ressentir la puissante charge émotionnelle qu’elle possède, avec des textures riches, une énergie tellurique, et des chants d’oiseaux qu’il aime particulièrement exprimer, il aurait pu être un grand siffleur dans les temps où c’était un vrai métier.  Ce fut un grand moment du récital. Un autre moment indescriptible fut l’arrangement qu’il a fait d’une symphonie d’Erwin Schulhoff, ce compositeur dit dégénéré par les Nazis. Variations étourdissantes grâce à la dextérité de ce jeune phénomène de l’accordéon que rien ne lui résiste. C’est avec un arrangement d’extraits des Tableaux d’une Exposition de Modeste Moussorgski qu’il termina son concert, enfin presque puisqu’il fit deux bis, dont l’arrangement émouvant d’un extrait du Requiem de Wolfgang Amadeus Mozart qu’il avait interprété à Bagatelle. Ce fût un concert vertigineux d’un petit génie de l’accordéon et des arrangements. Oui dommage que Bach ne l’ait pas rencontré !

Ah, un oubli de notre part ou un acte manqué inconscient… ahahah

CIAO CASANOVA – SOLREY

Opéra Comédie, Place de la Comédie, 34000 Montpellier

Lundi 15 juillet 2024 18h

Traffic Quintet : Bertrand Cervera, Elsa Benabdallah, violon, Estelle Villotte, alto, Raphaël Perraud, violoncelle, Philippe Noharet, contrebasse

Brenda Poupard, mezzo-soprano, Christophe Saunière, harpe

Solrey direction artistique et musicale

Bon, après un concert/images sur les femmes sacrifiées mais adorées, voilà un nouvel opus de Solrey sur l’image du mâle séducteur, impénitent dragueur, violeur etc etc dans le courant féministe à la mode…Que ne ferait-on pas pour exister… Ciao Casanova – est une belle idée. On retrouve surtout l’excellence de son quintette augmenté d’un harpiste, d’une mezzo et des toujours superbes arrangements d’Alexandre Desplat. Raphaël Perraud toujours élégant avec son violoncelle, avait plus de solos que d’habitude dont un des airs du Casanova de Rota, – un peu trop sérieux l’intermezzo della mantide religiosa – et un extrait du concerto pour violoncelle en ré mineur RV 481 de Vivaldi, et puis il y a eu de beaux moments de la contrebasse de Philippe Nohare. On pourrait s’interroger des heures sur les conceptions vidéo et les choix artistiques récurrents de Solrey depuis que l’on suit son travail. Dans ce concert – les choix musicaux sont pour nous souvent les plus intéressants –  Casanova c’est Venise, qui dit Venise pour le commun des mortels c’est Vivaldi, bon Stravinsky y est enterré alors un peu de Pulcinella (c’est plutôt Naples non ?), passons, l’originalité c’était la présence d’extraits du Don Juan de Mozart – Da Ponte est lui né à Ceneda, république de Venise – Don Juan est espagnol, mais c’est une évidence de citer musicalement ce personnage quand on veut parler de séducteur, l’originalité donc et une bien belle idée, est que Brenda Poupard, la mezzo présente, a fait sienne la fameuse tirade de Leporello Madamina il catalogo è questo air sur toutes les conquêtes de Don Juan, puis l’aria Deh vieni alla finestra que chante en principe le terrible et impénitent dragueur. Brenda Popard a une jolie voix, pas très puissante, mais tout à fait mozartienne. En bis elle a bien sûr chanté l’air fameux pour toute mezzo qui se respecte Voi che sapete de Cherubino des Noces. Elle était parfaite.  après on a eu du Williams, du Barry ( et oui James Bond et Amicalement votre) c’était pas bien méchant, Alfie aurait été plus violent etc etc.. On évitera de parler des images et surtout du montage…Ciao Casanova imaginé par Dominique Lemonnier  n’était pas très convaincant, dommage l’idée était intéressante à construire.

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