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« LE CORUM, SALLE PASTEUR » : PAGEAUD – GIGASHVILI

Place Charles de Gaulle, 34000 Montpellier

vendredi 12 juillet 2024 12h30

Édith Pageaud, guitare

La jeune guitariste Édith Pageaud a donné un récital fin, original et d’une impressionnante qualité technique. Elle a reçu de nombreux prix internationaux et possède une rare sensibilité qui s’est exprimée avec des œuvres peu connues comme une de la célèbre guitariste Ida Presti, d’Ariel Ramirez ou d’Alexandre Tansman. La passacaille  extraite des Sonates du Rosaire de Heinrich Biber pour luth arrangée par elle-même était de toute beauté, entendre un arrangement pour guitare d’un extrait du fameux Quatuor pour la Fin des Temps d’Olivier Messiaen Louange à l’éternité de Jésus était assez étonnant sous ses doigts. Bien sûr elle a commencé son concert avec une œuvre de Johann Kaspar Mertz, le fameux Introduction et Rondo brillant op.11, passage obligé pour tout guitariste. Heitor Villa-Lobos, Astor Piazzolla faisaient partie des artistes qu’elle a interprétés. Morceaux d’une difficulté évidente, mais elle n’a pas joué sur le côté brillant, véloce, de son instrument. Un récital un peu trop monotone à notre goût même si elle nous a fortement impressionné.

samedi 13 juillet 2024, 12h30

Giorgi Gigashvili, piano

©DR

Bon, alors sans hésiter avec le récital de ce jeune pianiste d’une vingtaine d’années, on était dans du très très haut niveau de piano.! Dès le départ les sonates K487, K29, K113 de Domenico Scarlatti sous ses doigts avaient cette simplicité, cette énergie, cette hardiesse, cette fraicheur nécessaire ; on devinait que la suite du récital allait être un grand moment de piano. Les trois intermezzi op.117 de Johannes Brahms avaient ces couleurs totalement différentes, cette nostalgie, ce romantisme discret qu’il arriva à faire passer. Puis Gigashvili proposa une toute autre ambiance avec une composition d’un de ses compatriotes, le Géorgien Ioseb Bardanashvili. Poslude a des moments de sauvagerie, puis de grands moments de postromantisme. Bardanashvili est un compositeur prolixe, il a composé plus d’une centaine d’œuvres de tout style, même de nombreuses musiques de films. Impressionnante et passionnante composition. Avec la ballade n°4 en fa mineur op.52 de Frédéric Chopin, c’est une autre ambiance que ce pianiste exceptionnel a proposé. Le public était aux anges et avec l’hallucinante sonate n°7 de Serge Prokofiev, Giorgi Gigashvili lui a fait sentir toute l’angoisse, le chaos de la guerre qui hante cette partition. C’est à Tbilissi que Prokofiev a terminé de la composer, coïncidence (?) Giorgi est né dans cette ville en 2000, quatre-vingts ans plus tard. La salle, debout, a fait un triomphe à ce jeune artiste ! Beinh oui Giorgi Gigashvilli est un Gigapianiste ! Facile, facile mais c’est l’entière vérité !

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