Un roman de Michel Tirabosco / Zahi Haddad
Éditions Favre, 159 pages
L’HISTOIRE
Atteint d’une malformation congénitale, Michel Tirabosco nait avec deux bras atrophiés. Durant son enfance, il s’évade dans la musique et décide d’apprendre à jouer d’un instrument. À l’âge de sept ans, il choisit la flûte de pan. Il entre au conservatoire à l’âge de douze ans et est le premier élève à obtenir un certificat de flûte traversière à la flûte de pan. Il donne des concerts depuis son adolescence, environ 80 par an.
L’AVIS
Une flûte, une voix, un récit. Ce n’est pas un livre sur la musique. C’est un livre sur la vie. Voilà un ouvrage qui porte bien son nom. Le Souffle de ma vie, c’est celui d’un homme, Michel Tirabosco , qui a littéralement appris à vivre en soufflant dans une flûte. Zahi Haddad, plume sensible et complice, capte ce souffle. Le style est fluide, sans effet. Ce n’est pas une biographie, c’est une confession tranquille, une méditation parlée. Le genre de livre qu’on lit en écoutant du Bach ou du silence. On y découvre un homme né avec un souffle abîmé – une malformation, une injustice, une promesse ? – qui a fait de son handicap une voie, un art, presque une mystique. Zahi Haddad fait plus qu’écrire : il écoute. Il laisse Tirabosco s’exprimer comme un musicien improvise. On sent le respect, l’admiration pudique, l’amitié peut-être. Ce n’est pas une hagiographie. C’est un pas de deux. L’un raconte, l’autre transmet. Tirabosco raconte son enfance, ses doutes, ses rencontres. Le père musicien, la mère aimante, les longues heures de solitude avec sa flûte. Le corps qui résiste, puis qui cède. Et la musique qui devient langage, refuge, arme. Le souffle qu’on croyait faible devient force, presqu’un miracle. Il parle de la beauté qui naît du défaut, du souffle court qui devient chant long. Il parle de résilience sans compliquer inutilement les choses. Pas besoin d’être mélomane pour lire ce livre. Il parle à ceux qui se sont sentis un jour en décalage, fragiles, incertains. Bref, il parle juste.
Avec le livre on associe son disque Odysée – ww.lugeon.ch-info@lugeon.ch – Michel Tirabosco est accompagné par le Budapest Scoring Orchestra. , il joue des compositions de Gabin Ferra et les siennes . On se trouve dans une ambiance de musiques pour films avec des titres comme Amour, Contemplation, L’envie, Renaissance, Voyage, …
Voilà un livre, un disque, pour respirer !