Les Pianissimes
Bastille Design Center 75011 Paris
Lundi 18 novembre 2019-11-19 Antonio Vivaldi : Concerto en do majeur
Pius Cheung : Etude en mi mineur pour marimba solo
Serge Prokofiev : 4 pièces op.4 pour piano solo
Camille Saint-Saëns : Danse Macabre
Pablo de Sarasate : Fantaisie sur des thèmes de Carmen
Arturo Marquez : Danzon n°2
George Gershwin : Rhapsody in Blue
Astor Piazzolla : Libertango
Adélaïde Ferrière : marimba
Matthieu Cognet: piano
Olivier Bouley, au lieu de s’endormir sur ses lauriers qu’il a magnifiquement tressés depuis plus de 5 ans, cherche toujours à nous surprendre soit avec des pianistes étonnants, soit avec des lieux originaux, soit avec des formations originales.
Ce 18 novembre c’est dans un lieu un peu spécial qu’il a organisé un concert tout aussi singulier : piano – marimba.
Le Bastille Design Center est un bâtiment industriel du XIXe siècle, un magasin de quincaillerie, en activité jusqu’en 2005. Durant 150 ans ce lieu a poursuivi la même activité, et les éléments d’architecture de l’époque n’ont pas bougé. Situé dans un triangle formé par les places de la Bastille, de la République et des Vosges, il accueille expositions, séminaires, et d’autres événements dont ce concert.
Adélaïde Ferrière et Matthieu Cognet se connaissent bien et l’ont prouvé dans le bis avec le final du Concerto pour marimba qu’a composé Emmanuel Séjourné et qu’ils ont interprété récemment à New York. Ces deux formidables artistes voyagent beaucoup et sont sur toutes les scènes internationales. Jouer les 4 pièces op.4 pour piano solo de Prokofiev ou une Etude pour marimba solo de Cheung, paraissaient un jeu d’enfant et d’une facilité déconcertante entre leurs mains ou au bout des maillets. Bien sûr pour marimba il faut faire des adaptations et on a pu se rendre compte de la difficulté de les écrire. Si le concerto de Vivaldi, le libertango de Piazzola ou même la Danse Macabre de Saint-Saëns fonctionne bien dans l’écriture piano / marimba, la Fantaisie de Sarasate ou la Rhapsody in Blue de Gershwin ne fonctionnaient pas malgré le talent et la fougue d’Adelaïde Ferrière. Peut-être qu’un répertoire, plus baroque ou plus contemporain s’inscrit mieux pour ce genre d’instrument. C’est le problème que rencontre SFR9, magnifique trio de marimbas et leurs choix de transcriptions (leur Bach est formidable ainsi que les œuvres contemporaines). Adelaïde Ferrière avec son énergie, son intelligence devrait proposer des improvisations, sans pour autant faire du jazz à la Gary Burton qui vient de prendre sa retraite et qui a marqué l’histoire du jazz lui au vibraphone. Mais elle est très jeune et peut tout se permettre tant elle a du talent à revendre. Olivier Bouley lui sera toujours là pour nous saisir. Le 3 décembre c’est à la magnifique salle Cortot qu’il va faire les Pianissimes avec le Trio Atanassov d’une musicalité enchanteresse. Bien sûr le piano comme ce 18 novembre avec Matthieu Cognet – voir sa bio impressionnante – sera toujours au centre des plaisirs d’Olivier Bouley et des nôtres aussi.