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«  L’ÉTRANGE FESTIVAL  2025 » : 31ÈME ÉDITION (3)

Forum des images,  2 rue du cinéma 75001 Paris

Du 6 au 10 septembre 2015

Comme c’est étrange, lundi 8 septembre la salle 300 a été prise d’assaut à 22h pour aller voir Cafe Flesh un porno datant de 1982,  réalisé, il faut dire bâclé, par Stephen Sayadian.

Le festival lui a offert une carte blanche et c’est là qu’il a du talent. Il a proposé des films magnifiques comme Les Diables de Ken Russell (1971), Docteur Jekyll et les Femmes de Walerian Borowczyk (1981), Une Femme dans une cage de Walter Grauman (1964) avec Olivia de Havilland et James Caan tout jeune à peine reconnaissable, ce curieux film de Sidney Hayers Brûle, Sorcière, Brûle et ce chef d’œuvre La Chute d’Otrar d’Ardak Amirkoulov (1991), une splendide fresque de trois heures sur la destruction par Gengis Kahn de la ville musulmane d’Otrar (il existe chez Carlotta en DVD) . On revient au porno, alors voir en gros plan des chattes bien poilues, des suceuses de bites qui s’accrochent tant bien que mâle au soi-disant l’objet du désir des spectatrices – attention les gros plans sur les livres humides…-   C’était d’un ennui stratosphérique, où était l’étrange ? À si pourquoi la génération de YouPorn est venu voir ce film ? Un mystère à éclaircir ? Dix ans avant il y avait des pornos – c’était new age – qu’on allait voir dans les salles d’arts et essais bien plus inventifs  – Beyond the Green Door, The Devil of  Miss Jones – ils étaient drôles et surtout mieux réalisés – Bon passons dans une autre salle, celle qu’on apprécie particulièrement, la salle cent qui offre toujours des courts passionnants ?

L’idée du festival a été de faire une séance avec que des courts d’animation, cela est une très bonne initiative.‑ courts passionnants, on retiendra Playing God de Mateo Burani. Un chef d’œuvre de travail sur l’argile pour fabriquer un être exceptionnel. On voit les mains de l’artiste qui fabrique le personnage et qui réagit à sa naissance et sa mise au rebut, le sculpteur n’étant pas ravi du résultat !. C’est plein d’émotion et de créativité. De l’émotion on en a eu avec Avant de Rentrer du Français Arthur un jeune artiste de 22 ans.  Avec beaucoup de talent il nous entraîne dans un univers délicieusement macabre et on le suit !  On espère qu’il ira loin, dans les grandes salles de l’Étrange. Là il va déjà au Festival de Strasbourg ! Après avoir vu ces courts tous formidables, on est passé dans la grande salle pour subir un long film d’animation sans grande créativité, pas très drôle, sur des lesbiennes en guerre contre des aliens macho qui les bombardent, seule séquence amusante, à coup de sperme bien sûr ! Un autre long film d’animation Memory Hotel avec un beau travail en stop motion de Heinrich Sabl sur l’époque nazi et soviétique de l’Allemagne. Le réalisateur a mis 25 ans pour le faire, on peut le féliciter pour avoir réussi à finir son film, il a perdu l’émotion en cours de route, dommage. À propos d’amour saphique et la lutte entre sexes, on a eu droit à un film grec qui mériterait d’être dans la Nuit Nanarland, la huitième, qui est le 20 septembre 2025 au Grand Rex ! Rien à garder, la pauvreté du scénario, la mise en scène, les actrices, il sort bientôt sur les écrans, attention il peut vous faire du mal aux yeux… ! D’ailleurs j’évite de vous donner le titre…

Heureusement qu’il y a des réalisateurs qui nous ramènent aux fondamentaux des films d’horreur de série B, avec du fantastique, des zombies, du loup garou, des monstres en tout genre qui viennent foutre un bordel sanglant dans une petite citée si tranquille, un soir de réunion où les nouveaux arrivants pensaient manger des chips et boire des alcools très chaud ! Ça saigne, c’est drôle, enfin pas pour tout le monde, C’est le film de William Bagley Hold The Forth, on le met très haut dans la compétition ! Bon pour cause de manif on n’a pas pu voir des films qui paraissaient intéressants sur le papier et de revoir la série des films Lady Yakuza, mais on peut les trouver en DVD.

Ah on a appris que tout ce que l’on voit sur les écrans aujourd’hui, dans ce genre de manifestation, c’est Grand Guignolesque ! C’est le superbe documentaire de David Gregory Theatre of Horrors :The Sordid Story of Paris’s Grand Guignol qui  l’a confié. Tous ces films étranges, gores, tous ces scénarios pervers et diaboliques, ces effets spéciaux, des têtes coupées, les égorgements, les lacérations…ont été inventés dans le théâtre du neuvième arrondissement de Paris 7, cité Chaptal, dans le Théâtre du Grand Guignol ! Et qui mieux pour raconter cette épopée que Barbara Steele! Et l’incontournable Bromberg a retrouvé les films muets pour illustrer en parallèle ce documentaire saignant et érotique. Grande idée de film ! C’est donc grâce à cette scène historique que le Festival de l’Étrange existe ! Reste trois jours encore pour se repaître de ce cinéma qu’on aime! Que l’étrange soit avec vous !

Pour toutes autres informations : https://www.etrangefestival.com

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