Auditorium de Radiofrance
116 avenue du Président Kennedy 75016 Paris
Samedi 4 juin 2022
Claudio Monteverdi : L’Orfeo : Sinfonia de l’acte III
Luzzasco Luzzaschi : Quivi sospiri
Marco da Gagliano : lo vidi in terra angelici costumi
Franz Liszt : Dante pour orgue
Bernard Foccroulle : E vidi quattro stelle
Alice Foccroulle, soprano
Nikolay Borchev, baryton
Bernard Foccroulle, orgue
Yoann Tardivel, orgue
Ensemble In Alto : Jutta Troch, harpe – Lambert Colson, cornet à bouquin, Guy Hanssen, Charlotte van Passen, Bart Vroomen, trombone
Ouri Bronchti, direction
Est-ce la pluie, Roland Garros, l’orgue, qui ont fait que l’auditorium était pratiquement vide ce samedi ???!!! Heureusement que Radiofrance existe pour que l’on puisse avoir des concerts de cette qualité ! La soirée était sous l’égide de la musique baroque italienne et bien sûr en compagnie de Dante. La première partie, comme un anti-pasti, était composée de madrigaux joués et chantés par des musiciens passionnants et deux chanteurs impressionnants. En deuxième partie on a découvert une composition de Bernard Foccroulle, l’organiste hors pair. Oui c’est une œuvre quatre étoiles que l’on a entendue sur des extraits de La Divine Comédie de Dante, Le Purgatoire. Cette œuvre a été créé à Bruxelles en 2017 avec les mêmes interprètes.
Pendant près de 30 minutes le baryton a chanté les vers de Dante ! Quelle voix ce Nikolay Borchev ! La musique avait des côtés de musique baroque mais aussi des accents modernes.
Alice Foccroulle en Béatrice n’était pas en reste et rappelait à son ami les errances passées et les trahisons qui ont suivi sa propre mort, suivi l’évanouissement de Dante :
« Tante riconoscenza il cor mi morse
Ch’io caddi vinto ; e quale allora femmi
salsi colei che la cagion mi porse »
E vidi quattro stelle- et je vis quatre étoiles, est bien sûr emprunté à Dante
Io mi volsi a man dextra, e posi mente
All’atro polo, e vidi quatro stelle
Non viste mai fuor ch’alla prima gente
Je me tournai à droite, regardant
Vers l’autre pôle, et je vis quatre étoiles
Que nul ne vit, hors nos premiers parents
Foccroulle s’exprime : « …Après avoir composé plusieurs œuvres pour orgue, j’ai souhaité écrire une scène dramatique pour deux voix accompagnées par l’orgue – dans une fonction quasi orchestrale – et cinq instruments. J’ai choisi des fragments du Purgatoire de Dante, texte d’une richesse inépuisable… »
Ne désespérez pas de ne pas avoir assisté à ce grand moment de musique, il existe un enregistrement de cette œuvre en cd ! (Fuga Libera Fug 762, 2020)
Eh chers(es) amis (es), il existait des parapluies pour se retrouver au Paradis – Radiofrance comme le chantait Brassens !