UA-159350346-1

« MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE » : FAY CLAASSEN – DAVID LINX –  PIERRICK PÉDRON

Studio104, 116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris

Samedi 29 avril 2023

And Still We Sing : Fay Claassen, David Linx, voix, Magnus Lindgren, saxo ténor, flûte, Paul Heller, saxophone ténor, Grégory Privat, piano, Jérôme Regard, contrebasse, Arnaud Dolmen, batterie

Pierrick Pédron Quartet : Perrick Pédron, saxophone alto, Carl-Henri Morrisset, piano, Thomas Bramerie, contrebasse, Elie Martin-Charrière, batterie

Arnaud Merlin, propose toujours deux formations dans les concerts qu’il organise. Ce samedi on a entendu en première partie David Linx accompagné par Fay Claassen et un orchestre. L’orchestre était très professionnel avec des moments d’improvisations parfaits et un pianiste avec de l’imagination. Ils étaient au service de deux voix : David Linx et Fay Claassen qui venaient d’enregistrer un disque. Linx a une longue carrière derrière lui et c’est un bon entertainment aux accents particuliers. Il compose et a le sens du rythme (c’est un ancien batteur) bien que ce soit dans les ballades que nous l’avons apprécié le plus. Il nous a parlé de Betty Carter a écrit une chanson pour lui rendre hommage. C’est avec la chanteuse Flay Claassen qu’il a fait un duo sur ce morceau. Bon cette chanteuse, c’est sûr a pris des cours de chant et de jazz, sa voix est bien en place, elle chante bien comme toutes ces chanteuses arrivées du nord de l’Europe. Hélas cela ne suffit pas, mais elle contente le public, surtout européen.  Elle a une voix bien propre, sympathique, mais on aurait aimé quelque chose de plus profond, des aspérités, qu’ont toutes les chanteuses de jazz, ce fameux groove, l’esprit d’impro à travers une mélodie, ou des standards  de jazz. Elle est d’aujourd’hui disent certains! Ce n’est pas une question d’époque ! Qu’est-ce que veut dire d’époque ? La plus belle version du concerto de Beethoven est celle de Menuhin avec Furtwängler, non elle n’est pas d’aujourd’hui (1947), mais on n’a jamais mieux interprété cette oeuvre, même si on a fait des progrès dans les enregistrements. Lorsqu’on entend des stars comme Léontine Price ou Jessy Norman qui chantent des negro-spirituals, c’est propre vocalement, oui mais jamais elles n’atteindront les interprétations – inégalables – de Mahalia Jackson ! Bon Fay Claassen a chanté In the Sentimental Mood, une interprétation dite d’aujourd’hui, ok! Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, n’ont jamais pris de cours de chant mais écoutez leur version l’une avec le Duke en 1956, l’autre en trio accompagnée par Mundelle Lowe à la guitare en 1961, ce sont des versions d’hier, pas d’aujourd’hui, mais désolé elles seront éternelles ! Il faut de l’imagination, de l’invention vocale pour interpréter ce morceau si connu du Duke. Ici on est dans la musique qu’enregistre ECM, bien propre, comme la faisait hier des Paul Whiteman, Henry James, Artie Shaw, Glen Miller…musique pour un public (blanc) qu’il ne faut pas choquer aujourd’hui !

Bon passons l’entracte, et là on s’est retrouvé avec des musiciens qui en avaient sous le capot (pour être vulgaire)! Le premier morceau l’alto de Perrick Pédron, accompagné par quelques accords de piano (hallucinant Carl-Henri Morrisset pendant tout le set) avec un éclairage verdâtre (les lumières pendant le concert étaient pour une fois superbe ! A-t-on changé l’équipe ?) nous a tout de suite mis dans une ambiance, et le quatuor nous a pris… aux coquilles …(le fameux grip) pendant plus d’une heure avec de fulgurances de l’alto fou de Perrick Pédron, de la batterie bourée de testostérone d’Elie Martin-Charrière, du piano délirant de Carl-Henri Morrisset, et de la basse déjantée de Thomas Bramerie. Ils ne nous ont pas laissé le temps de respirer ! Non Perrick nous a quand même présenté avec humour son trio de malades mentaux avec qui il joue ! Ah je ne pourrais pas écouter cette musique chez moi m’a-t-on dit! beinh quand on aime la chanteuse de la première partie c’est vraie qu’on peut être désarçonné, Quand Pédron laissa délirer musicalement Thomas Bramerie et Elie Martin-Charrière pour nous mettre dans un état second beinh oui nous nous pouvons écouter ce quatuor, à midi ou à minuit ! Le direct a cela de formidable est qu’on vit avec ce que nous propose les musiciens. Dans ses solos Pédron nous rappela le grand Eric Dolphy. Inutile de décrire l’enthousiasme du public qui a insisté intempestivement pour un bis. Le morceau très cool, inspiré par le Japon a été à la hauteur du concert: faramineux! Perrick Pédron a enregistré pas mal de disques dont son dernier avec Rubalcaba.

Allez on vous met pour vous faire saliver ce quatuor au festival de Langouria en 2020

Articles similaires

Laisser un commentaire