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« MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE » : FESTIVAL PRÉSENCES 2 – MURAIL – HUREL – OLIVARES – GAUSSIN – CRUMB

Studio 104 Radiofrance

116 Avenue du Président Kennedy, 75016 Paris

mercredi 9 février 2022, 20h

Philippe Hurel : En spirale pour clarinette solo

Allain Gaussin : Par delà…pour piano, clarinette basse et percussion

Tristan Murail :

L’Esprit des dunes pour onze instruments et sons de synthèse – Désintégrations pour ensemble et sons de synthèse

George Crumb : Eine kleine Mitternacht Musik – Rumination on Round Midnight  by Thelonious Monk (extraits)

Clara Olivares : Vers mes cieux vos regards pleins d’ivresse, pour cor solo, ensemble et électronique

Jérôme Comte, clarinette

Jens McManama, cor

Sébastien Vichard, piano

Etienne Démoulin, Andrew Gerzo, Serge Lemouton et Leslie Stuck, réalisation informatique musicale Ircam

Ensemble Intercontemporain

Duncan Ward, direction

Deuxième journée Tristan Murail. Soirée très riche qui demandait une écoute très attentive vu la complexité des œuvres proposées. Le couple Hurel/Comte a proposé une spirale infernale enivrante. Quel talent doit avoir ce clarinettiste pour arriver à jouer ce qu’a écrit le compositeur. Il paraît qu’ils se sont beaucoup parlés pour construire et à obtenir un tel résultat !  Mais peut-on atteindre ce qu’a écrit Stravinsky pour cet instrument ?

L’œuvre minimaliste japonisante de Gaussin faisait pâle figure et la clarinette basse n’avait pas grand-chose à se mettre aux lèvres, le pianiste et le percussionniste non plus. On pourrait en dire autant avec l’arrangement de Crumb du super tube Round Midnight de Thelonious Monk sous les doigts de Sébastien Vichard. Bien plus complexe, étrangement noire, désespérée, est la composition de la jeune compositrice Clara Olivares. Elle mériterait une écoute plus attentive (Ah la tragédie de l’écoute pour paraphraser Nono !).

Inspirée d’un poème de jeunesse de Baudelaire, c’est souvent à partir d’un texte qu’Olivares construit son monde. Et là quel imaginaire !  « L’on me nomme univers et l’on me dit obscur » ; Tout est dit dans cette première strophe de Porteur de Lumière (1835). Par couches successives, elle nous entraîne dans des contrastes musicaux, avec le cor de Jens McManama, d’une grande poésie et dans des contrées où lumières et obscurités se disputent une légitimité. On n’est pas loin d’une œuvre métaphysique où peuvent se perdre les âmes sensibles.

Quant aux œuvres de Murail interprétées ce mercredi, c’était deux compositions célèbres, l’une de 1994 et une autre encore plus ancienne, 1982 ; une époque où il fréquentait l’Ircam. C’était l’aventure de la musique spectrale dans toute sa dimension. L’Ircam était présente sur le plateau du studio 104 avec l’Ensemble Intercontemporain sous la baguette du jeune et bouillant Duncan Ward. Nous étions en cette soirée au cœur du son, une autre manière de construire des formes musicales. Vivement la suite, enfin nous étions excités ! Á suivre donc

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