Auditorium de Radio France, Studio 104, 116 Avenue du Président Kennedy 75016 Paris
jeudi 9 février 2023, 20h
Johann Sébastien Bach : Prélude et Fugue BWV 552
Akira Nishimura : Prélude « Vision in Flames »
Dahae Boo : One-Act Play
Thomas Lacôte : Études pour orgue
Dong-Ill Shin,orgue
Isang Yun : Etude n°5 pour flûte
Soobin Lee : Hallucination : We Danced Together
Sun-Toung Pagh : L’Autre Moitié de Silence pour daegeum et ensemble
Isang Yun : Teile Dich Nacht
Florent Caron Darras : Territoires
Unsuk Chin : Gougalón – Scènes de Théâtre de Rue
Sumi Hwang, soprano
Ybeen Kim, flûte
Hong Yoo, daegeum
Ensemble TIMF
Soo-Yeoul Choi, direction
Un concert en deux parties pour cause d’organisation mais tout était pratiquement coréen, les compositeurs, les interprètes.
Ce qui est amusant, et déjà Pierre Charvet (l’organisateur de ce Festival), dans son entretien qu’il nous avait accordé (voir sur le site) en tant que compositeur, disait : que peut-on faire après Bach ! Et donc ce jeune organiste, Dong-Ill Shin, dans ce festival de musique d’aujourd’hui a commencé par Bach ! Suivi un tonnerre de tuyaux et de subtiles variations d’un compositeur japonais fortement influencé par Ligeti (on va, nous l’espérons, fêter en mai le centième anniversaire de sa naissance), Akira Nishimura (1953-).
C’est une œuvre d’une jeune coréenne de 10 minutes, Dahae Boo qu’interpréta aussi sérieusement Dong-Ill Shin. Une première composition pour cet instrument. On sent à l’écoute, qu’elle s’est amusée à toucher à tout avec ce phénoménal instrument qu’est l’orgue. Ligeti était encore présent avec les Études pour orgue de ce talentueux compositeur qu’est Thomas Lacôte. Un programme donc passionnant.
Le deuxième acte était donné dans le Sudio 104 (encore une soirée qui n’a pas attiré le public populaire, mais il y avait de jeunes adolescents présents, qui sûrement invités, ont découvert cette musique, une belle initiative). Au Stusio donc un univers pratiquement coréen. Ce qui nous a le plus impressionné furent les compositions d’Isang Yun (1917-1995) : l’Étude n°5 pour flûte, aux accents orientaux, superbement interprétée par Yubeen Kim
et celle – Teile Dich Nacht – avec la soprano Sumi Hwang impressionante de qualité vocale et de dramatisation des poèmes , dans une œuvre sombres dans la lignée de Schoenberg, ce compositeur est de la génération précédante de celle de Unsuk Chin.
Avant d’écouter la superbe pièce de Chin on a été surpris par le calme (sauf le final) de la proposition musicale de Florent Caron Darras qui étrangement était plus poétique que ce que proposait le programme coréen. Toutes ces compositions étaient dirigées avec subtilité et précision par Soo-Yeoul Choi avec son orchestre totalement coréen l’Ensemble TIMF. Encore une soirée pleine de surprises, passionantes et tant pis pour ceux qui ne sont pas venus! Il y avait hélas de la place ! C’est évident qu’ils seront ce soir à la Philharmonie avec le Philhar et Kent Nagano, serait-il coréen ???ahahaha….On pourra entendre le Concerto n° 2 pour violon de Unsuk Chin , une création française, interprété par Leonidas Kavakos (un Coréen lui aussi ?) et on espère que Chamayou s’est remis de son récital extraordinaire et devant un public très parsemé et oui il ne jouait pas ses Liszt et autres Schubert et Saint-Saëns…mais au combien fascinant des compositions de cette femme étonnante qu’est Unsuk Chin, , à suivre donc jusqu’à dimanche