Auditorium de Radiofrance, 116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris
mercredi 8 juin 2022
Henri Purcell : Indian Queen Z 630 : First Music – Come Ye Sons Art Z 323 ; Sound The Trumpet – King Arthur Z 628 : Two Daughters of this stream – Cold Song – Harmonia Sacra : An Evening Hymn Z 193 – Chaconne Scoca pur
Claudio Monteverdi : Canzonette a tre voci : Gia mi credea – Tu ridi sempre mai –Canzonette d’amore– Chi vuol veder
Marc-Antoine Charpentier : La Descente d’Orphée aux enfers H 468 : Ouverture Pour la Sainte Thérèse, Flores O Gallia H 374
Paolo Lorenzani : O quam suavis est IPL 5
Jean-Baptiste Lully : La Grotte de Versailles LWV 39 : Ces Oyseaux vivent sans contrainte – Depuis que l’on soupire Airs italiens composez par les plus célèbres autheurs ; Scocca pur tutti tuoi strali LWV 76/3
François Couperin : Victoria, Christo resurgenti (motet pour le jour de Pâques), Pièces de clavecin, 3ème livre, 14 Ordre ; Les Fauvettes plaintives
Georg Friedrich Haendel : Süsse Stille, sanfte Quelle HWV 205
Marin Marais : Prélude et Pasacaille
Constance Larrieu comédienne et mise en espace
Ensemble La Rêveuse
Olivier Briand, violon
Ajay Ranganathan, violon
Florence Bolton, viole de gambe
Benjamin Perrot, théorbe, guitare baroque
Philippe Ramin, orgue, clavecin
Maîtrise de Radio France
Sofi Jeannin, direction
Pendant une heure et demie, sans entracte, la Maîtrise de radiofrance nous a offert un spectacle original. Les qualités vocales de cet ensemble n’est plus à découvrir. Sofi Jeannin fait toujours un travail remarquable avec elle et c’est toujours un grand plaisir de l’écouter ; mais ce mercredi soir c’est la mise en scène de ces jeunes chanteurs (euses) qui nous a étonnée. Constance Larrieu accompagnée par l’Ensemble baroque La Rêveuse a lu des extraits de Walden ou la vie dans les bois de Henry David Thoreau et La Panthère des neiges de Sylvain Tesson (trop entendu en ce moment) et a surtout mis en espace la Maîtrise. À chaque air correspondaient des attitudes, des tableaux vivants, originaux, amusants.
Avec précision ces jeunes se déplaçaient, se costumaient au grès des airs qu’ils (elles) devaient exécuter. On passa de Purcell à Lully en rencontrant Monteverdi, Haendel, Charpentier… C’était une belle leçon de musique en Europe. En toile de fond le sujet était la nature. Si les airs de Purcell, de Monteverdi, étaient connus (très amusant de voir la Maîtrise avec des doudounes et des parapluies pendant que La Rêveuse interprétait Cold Song extrait de King Arthur), on a découvert des airs de Lorenzani et de Haendel. Le titre du concert vient d’une composition de Jean-Baptiste Lully, La Grotte de Versailles sur un texte de Philippe Quinault (1668) : « Ces Oyseaux vivent sans contrainte / S’engagent sans crainte / Leurs nœuds sont doux / Tout leur rit, tout cherche à leur plaire / Nous devons en estre jaloux : La Raison ne nous sert de guere / En amour, ils sont tous moins bêtes que nous… ». Que de la beauté avec ce grand écrivain. La Maîtrise nous a donné une belle leçon de chant sans contrainte, rien que pour nous plaire et c’est ce que nous avons ressenti en l’écoutant. Le public lui a fait un triomphe et c’était bien mérité. En 2023 elle chantera du Fauré, du Mahler, du Howard Shore, sera au Festival Présence qui met à l’honneur Unsuk Chin et bien d’autres surprises… Tant pis pour vous si vous n’étiez pas avec nous hier soir, écoutez la radio, ce concert sera diffusé…. un de ces jours… mais vous ne verrez hélas pas la mise en scène…sauf si vous allez le dimanche 3 juillet à 14h30 à St Germain en Laye dans le cadre du Festival les Ètoiles du Classique,