Auditorium de RadioFrance 116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris
Jeudi 9 mars 2023
Misato Mochizuki : Brains
Philippe Fénelon : Still Dreams
Henri Dutilleux : Ainsi la Nuit
Florent Jodelet, percussion
Quatuor Diotima : Yun-Peng Zhao, Léo Marillier, violon, Franck Chevallier, alto, Pierre Morlet, violoncelle
Quelle déception pour tous les jeunes gens qui en ce jeudi devaient entendre la pièce de Fabien Waksman– Les Chants de Siri – le lauréat 2022 du Grand Prix Lycéen des Compositeurs !
La journée du 9 mars 2023 devait se dérouler ainsi :
14h15-15h45 : Grande Rencontre et remise des prix.
16h-17h45 : Création de la pièce commandée à Fabien Waksman, lauréat 2022, par l »Orchestre National de France sous la direction de Kristiina Poska, précédée d’une présentation de la pièce par Cora Joris, musicologue et médiatrice.
18h-19h30 : Dîner offert par la Maison de la Musique Contemporaine
20h-22h : Concert de l’Orchestre National de France sous la direction de Kristiina Poska
Pour quelle raison l’ONF n’a pas tenu ses engagements : Gréve ? Pas fait assez de répétitions ? Des bruits de couloirs se répandaient avant le concert où seul le Quatuor Diotima se présenta sur la scène.
Les jeunes trop contents d’être dans l’auditorium ont fait un triomphe au Quatuor ! Le plaisir d’être ensemble dans cet endroit les excitait !
Bien qu’un discours très intellectuel sur le papier, Brains de la compositrice Misato Mochizuki que nous avions entendue il y a quelques années à Présences tient le choc – Elle n’était pas prévue au programme, tant mieux pour elle, ça lui fait des droits d’auteur – Avec des moments très répétitifs, cette œuvre est source d’émotion ; bien sûr le public jeune l’a applaudie à tout rompre !
Still Dream, la composition de Philippe Fénelon, nous a laissé sur notre faim. Même si l’excellent Jodelet a fait un festival de maillets pour exploiter les différentes sonorités de ces steel drums (à l’origine des futs très entendus dans les musiques jamaïcaines) avec le quatuor, Fénelon n’a pas réussi à donner une certaine fusion dans ce rêve proposé. On peut faire des ratages…Jodelet a eu droit à des applaudissements fournis ! Bon une valeur sûre avec le célèbre quatuor de Henri Dutilleux – créé en France en 1977 – Ce grand compositeur s’est beaucoup exprimé sur la genèse de son quatuor, il n’a jamais été un compositeur prolixe et mettait beaucoup de temps à coucher une note sur les portées…œuvre complexe, où lyrisme, subtilité, sont peintures en musique. Ce climat poétique et spirituel le Diotima a su le rendre. La soirée courte a plu aux jeunes auditeurs qui ne voulaient pas se séparer du Quatuor ! Ils attendaient un bis en criant encore, encore… le Quatuor aurait pu faire un petit effort…mais les lumières se sont rallumées, histoire de dire à ces lycéens c’est le moment de partir ! Frustration et déception telle a été cette soirée pour eux ! Est-ce ainsi qu’on forme le futur public ? À notre avis on se plante !