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« MOOCHIN’ ABOUT – BANDCAMP » : HAZEL SCOTT

©DR

The Jeep is Jumpin 

à écouter et achat de l’album en numérique.

https://moochinaboutltd.bandcamp.com/track/the-jeep-is-jumpin

Hazel Dorothy Scott est née le 11 juin 1920 à Port-d ’Espagne à Trinité-et-Tobago. Sa mère, Alma a reçu une formation de pianiste classique, et son père, Thomas, d’origine oeust-africaine est un universitaire. En 1924 sa mère Alma émigre à Harlem sans Thomas, ils s’installent à New York séparément. Issu d’un milieu éduqué et égalitaire, la famille est alors confrontée aux difficultés que rencontrent les Noirs aux États-Unis. Hazel est une enfant prodige capable de rejouer d’oreille des morceaux qu’elle a entendus et d’improviser dans les styles populaires. Alors que l’âge minimum pour y entrer était 16 ans, elle entre à la Juilliard School à 8 ans, où elle étudie la musique classique et acquiert une technique solide. Le professeur de piano à Juilliard, Oscar Wagner, en fait son élève privée. Uniquement intéressé par son talent, Wagner offre à Hazel Scott un enseignement que peu d’autres enfants afro-américains ont eu la chance d’avoir. Sa mère Alma se rend compte que sa couleur de peau l’empêche de mener une carrière de concertiste aux États-Unis. Après avoir travaillé quelques années comme femme de ménage, elle apprend le saxophone et joue dans les groupes de Lil Hardin_Armstrong avant de monter son groupe de jazz entièrement féminin, les American Creoleans. En 1935, à 15 ans, Hazel fait l’ouverture de concerts de Count Basie et elle a son émission de radio dès 1936, à la suite d’un concours de piano qu’elle a remporté. Alors que Billie Holiday, une amie de la famille, quitte le Cafe Society-Downtown pour inaugurer le club Uptown, elle demande à être remplacée par la jeune pianiste et chanteuse. Le talent de Scott s’épanouit sur la scène de ce club mixte racialement, tolérant et ouvert, fréquenté notamment par les militants progressistes auprès desquels son éloquence et ses idées de justice sociale et raciale font mouche. Elle joue à Broadway dans les comédies musicales Singing Out the News (1938) puis Priorities of 1942 (1942). Elle joue au Carneguie Hall dès 22 ans. Son premier album, Swinging The Classics se vend bien et reçoit de bonnes critiques. En 1945, Hazel Scott épouse le pasteur Adam Clayton Powell membre du Congrés. Tous deux sont investis dans des luttes progressistes, en particulier pour l’égalité raciale, qui les placent à la gauche du Parti démocrate. Elle abandonne les clubs nocturnes pour se concentrer sur une carrière de concertiste plus calme. Elle refuse de jouer dans des clubs n’autorisant pas les Noirs à entrer, ce qui l’amène à annuler plusieurs dates. Elle a eu une courte carière cinématographique. à Hollywood. Elle joue dans cinq films dans les années 1940, notamment dans Rhapsody in Blue (1945). Elle refuse de jouer les rôles stéréotypés habituellement réservés aux Noirs comme des domestiques ou des prostituées, préférant apparaître au piano et demande à ce qu’aucun autre acteur noir ne soit représenté de manière dégradante, quitte à forcer les tournages à s’arrêter. Elle demande également à avoir un regard sur le résultat final. Harry Cohn le patron de Columbia Pictures voulait que les femmes noires dont les maris étaient partis à la guerre soient habillées de vêtements sales avec des cheveux en désordre, sans exiger une telle tenue à des actrices blanches. Scott, jugeant cette tenue stéréotypée et dégradante, refuse de la porter et se met en grève, arrêtant la production du film pendant trois jours. Elle a finalement gain de cause, mais Cohn fait tout, avec succès, pour qu’elle ne puisse plus jouer dans d’autres films. À la fin des années 1940, Hazel Scott est une star, Elle est la première femme afro-américaine à avoir son propre show télévisé. D’abord seulement diffusé à New York le Hazel Scott Show rencontre un tel succès que DuMont décide de diffuser l’émission sur tout le territoire. Mais face à des accusions infondées de communisme causées par son engagement public pour l’égalité et contre le maccarthysme et la ségrégation raciale son show est déprogrammé le 29 septembre 1950, et plusieurs dates en club sont annulées. Elle tourne alors en Europe en 1950 et 1951, où sa réputation n’est pas entachée.

En 1955, elle enregistre Relaxed Piano Moods, qui est sans doute son meilleur album, avec Charles Mingus et Max Roach. Pour fuir la ségrégation raciale et les difficultés que lui pose son engagement politique, elle quitte les États-Unis en 1958 et s’installe quelque temps en France. Scott peine à gagner sa vie eu Europe. La ratification du Civil Rights Act de 1964  laissant penser que la situation des Noirs s’est améliorée, elle rentre aux États-Unis avec son fils en 1967. La scène musicale a alors bien changé, le rock a supplanté le jazz, et le style de Scott est daté par rapport à la nouvelle génération de jazzmen. Installée à New York elle se consacre à sa famille et fait quelques apparitions occasionnelles en club. Elle meurt d’un cancer le 2 octobre 1981 à New York à l’âge de 61 ans.

https://moochinaboutltd.bandcamp.com/track/valse-in-c-sharp-minor

1939 Au Café Society, la première discothèque entièrement intégrée de New York, l’épicentre du jazz et de la politique nichée à Greenwich Village, lorsque la ville vivait au son du swing, on se déplaçait pour écouter la beauté de bronze de dix-neuf ans, the Darling of Café Society, transformer la valse en ré bémol majeur, invention en deux parties en la mineur ou Rhapsodie hongroise n° 2, Chopin, Bach, Rachmaninov, Liszt, en style syncopé!.

 

« Mais là où d’autres tuent les classiques, Hazel Scott se contente de commettre un incendie criminel », a écrit le magazine TIME. « Des notes étranges s’insinuent, la mélodie est torturée avec des notes de boogie-woogie, jusqu’à ce que finalement, heureusement, Hazel Scott s’abandonne à sa pire nature et bat le clavier dans un rack d’os. ». Moochin’ About propose 64 morceaux en solo dont les impros classiques et avec orchestre de cette grande et impressionnante pianiste. À (re) découvrir

ci-joint les musiciens:

Pete Brown Saxophone Alto, Hymie Schertzer Saxophone Alto, Saxophone Bariton, Leonard Gaskin, Basse, Pete Barry, Bass, Vocal, Danny Polo, Clarinette Toots Camarata, direction
Arthur Herbert, J.C. Heard, Johnny Blowers, Big Sid Catlett, Batterie
Albert Harris, Albert Harris, Carl Kress, guitare, Ellis Larkins, Hazel Scott, Piano, Joe Dixon, Saxophone Tenor, violon, Nat Natoli, Pee Wee Erwin, Yank Lawson, trompette, John Owens Trombone, trompette, Ernie Caceres Saxophone Bariton, Orchestre de Toots Camarata
Hazel Scott, Piano, Charlie Shavers, Trompette, Hazel Scott Vocals –

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