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«MUSÉE D’ART MODERNE DE PARIS » : JEAN HÉLION – LA PROSE DU MONDE

11 Avenue du Président Wilson 75116 Paris

Jusqu’au 18 août 2024

©DR

Le Musée d’Art Moderne de Paris propose une exposition rétrospective de l’œuvre de Jean Hélion (1904-1987. Né en 1904 en Normandie, il s’oriente d’abord vers des études d’architecture à Paris.

Après une brève expérience montmartroise en 1929, il se lie à Théo van Doesburg et Piet Mondrian, s’oriente vers l’abstraction géométrique et participe au groupe Art Concret ainsi qu’à la création du collectif Abstraction-Création qui rassemblera les meilleurs représentants de l’art abstrait entre les deux guerres.

En 1929, il commence la rédaction des Carnets, réflexion sur la peinture qu’il poursuivra jusqu’en 1984. À partir de 1934, il s’installe aux États-Unis où il se lie d’amitié avec Marcel Duchamp.

Il devient l’un des acteurs les plus importants de l’abstraction et une figure éminente de la vie artistique américaine.

Fidèle à son intuition, Jean Hélion se détourne alors de l’abstraction en 1939 au moment où celle-ci commence à s’imposer sur la scène internationale, pour s’intéresser davantage à la figure humaine et « au réel ».

Pressentant la fragilité des choses au moment où éclate le second conflit mondial, il procède alors à une reconstruction de l’image à partir de son langage.

Interrompant sa carrière de peintre, Hélion s’engage pendant la guerre aux côtés de l’armée française, il est fait prisonnier en 1940.

De retour à Paris en 1946, marié à Pegeen Vail (fille de Peggy Guggenheim), il peine à trouver sa place sur la scène parisienne.

Malgré tout, il réinvente la figuration en abordant différents styles et nombreux sujets : le nu (Nu renversé, 1946), le paysage (Le Grand Brabant, 1957), la nature morte (Nature morte à la citrouille, 1946 ou Citrouillerie, 1952), l’allégorie (À rebours, 1947, Jugement dernier des choses, 1978 – 79), la peinture d’histoire (Choses vues en mai, 1969) et vue d’atelier (L’atelier, 1953 ).

Paris, la rue, les choses où se mêle le songe, sont une source d’inspiration inépuisable pour écrire sa prose du monde.

 

À la fin de sa vie, perdant progressivement la vue, son œuvre entremêle volontairement les motifs qui l’ont hanté depuis toujours.

Sa peinture oscille entre dérision et gravité (Le Peintre piétiné par son modèle, 1983), rêve et éblouissement heureux.

Il est salué dans les années 1960 par la nouvelle génération des peintres de la Figuration narrative comme Gilles Aillaud ou Eduardo Arroyo. Jean Hélion bénéficiera de son vivant de nombreuses expositions dans les galeries et les institutions françaises et internationales comme celle au MAM en 1977 et 1984-85, la dernière rétrospective ayant été présentée au Centre Pompidou en 2004.

Malgré son importance et sa singularité, son œuvre reste aujourd’hui encore peu connue du public. Organisée de manière chronologique, l’exposition Jean Hélion, La prose du monde rassemble plus de 150 œuvres (103 peintures, 50 dessins, des carnets ainsi qu’une abondante documentation), rarement présentées au public. Un artiste à découvrir

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