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« MUSÉE D’ORSAY » : QUATUOR VOCE

Esplanade Valéry Giscard D’Estaing, 75007 Paris

11 février 2025 12h30

Maurice Ravel : Quatuor pour cordes en fa majeur op.35

Félix Mendelssohn : Quatuor pour cordes en fa mineur op.80 n°6

Quatuor Voce : Cécile Roubin, Guillaume Latour, violon, Guillaume Becker, alto, Arthur Heuel, violoncelle

Bon, sous une toile de Claude Monet, le Parlement de Londres peint à un certain Greenwich time, pas particulièrement réussie, bien loin de ses chefs-d ’œuvres du même principe avec la Cathédrale de Rouen, le Quatuor Voce a interprété superbement deux magnifiques quatuors. Au musée d’Orsay le principe des musiques données à l’auditorium est en concordance avec les œuvres exposées. On peut comprendre le quatuor de Ravel – le musicologue Boukobza s’amuse dans le programme avec les mots (une discrète fébrilité opposant la densité du moment et la fragilité de l’instant comme dans le Monet)  et les harmonies modales du quatuor ! Bigre, il aurait sûrement trouvé les mêmes mots avec un Bonnard ou un Sérusier. Un bel exercice de style mais diantre que faisait donc le Mendelssohn ? Il existe pas mal de quatuors qui auraient été parfaits pour Orsay (Franck, Fauré, Lekeu, d’Indy, Saint-Saëns, Chausson,..). Mis à part cette précision on a assisté à un récital d’exception. Le quatuor a presque vingt ans d’existence seuls Cécile Roubin et Guillaume Becker (quel alto) sont depuis l’origine, ce sont eux qui sont l’âme, le style du Voce. Il a un répertoire assez large, alors le Ravel, l’incontournable quatuor, il pouvait le jouer sans partition tellement il le connait. Précision, osmose, entre les musiciens, vélocité maîtrisée, un allegro assai d’une perfection dans les attaques, bref cette version en ce matin de février était d’une grande beauté. Il l’a enregistré chez Alpha Classics. Le Mendelssohn, même s’il n’a pas sa place dans ce récital était pour nous un vrai plaisir égoïste. C’est une œuvre sombre, il porte le sous-titre « Requiem à Fanny », la sœur décédée, (le Très Lent est bouleversant). Avec des accents dissonants peu courant chez ce compositeur mal aimé, sous les doigts du Voce le quatuor était mélancolique, morbide à souhait !Pasvraiment dans l’axe du Monet ? Boukobza dit qu’on est face au néant ? Pas très net tout cela, mais on s’en moque le Voce nous a fait vibrer ainsi que le public. En récompense il a donné le superbe mouvement lent du Debussy, là on était en phase avec Le Parlement ! Beinh n’est-ce pas à Londres qu’il était parti se réfugier avec sa chère Emma et que l’Angleterre a été importante pour son imaginaire ? Voilà donc un retour à Orsay !

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