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« MUSÉE JACQUES CHIRAC » LE REGARD DE L’AUTRE ? LE MIEN ?

Á Toi Appartient le Regard

Musée du Quai Branly Jacques Chirac

218 rue de l’Université : 37 , quai Branly

75007 Paris

Exposition du 30 juin au 1er novembre

Au Musée Chirac, ferait-on de la concurrence, en face, au Palais de Tokyo ou à la Fondation Cartier ? C’est ce que l’on peut penser en aller voir Á Toi Appartient le Regard. C’est la première fois que le Musée des Arts Premiers alias le Musée du Quai Branly, alias le Musée Jacques Chirac offre une exposition sur la création contemporaine. Vingt-six artistes extra-européens s’expriment sous des formes actuelles que sont la photographie, la vidéo, les installations.

Ces artistes ont des profils très divers. Ils sont jeunes comme Gosette Lubondo (RDC) – elle met en scène des personnages anonymes dans des espaces abandonnés dont elle a pu interroger les anciens occupants – Lek Kiatsirikajorn (Thaïlande), José Luis Cuevas (Mexique),

Che Onejoon (Sud Coréen) – il utilise la photographie pour documenter l’histoire coréenne contemporaine et plus particulièrement les influences étrangères sur son pays – .

Il y aussi des auteurs plus confirmés comme Dinh Q. Lê (Vietnam) – l’artiste fait directement écho à son expérience de réfugié à la suite de l’invasion khmère rouge au Vietnam en 1978 – , José Alejandro Restrepo (Colombie), Dayanita Singh (Inde), Sammy Baloji (République démocratique du Congo),

Rosângela Rennó (Brésil) ou Brook Andrew (Australie)

Cinthya Soto (CostaRica) – En créant des points de vue fragmentés aux multiples cadrages et aux angles divers elle réinterprète les codes de la photographie de paysage – .

L’exposition s’ouvre sur l’œuvre spectaculaire du camerounais Samuel Fosso – SIXSIXSIX est composée de 666 de ses autoportraits en Polaroïd des années soixante-dix – . On peut voir aussi de cet artiste très connu une série d’autoportraits où il se photographie en des célébrités noires (Lumumba, Angela Davis, Hailé Sélassié, N’Kruma, Mobutu…).

La plupart des artistes évoquent les rapports à l’image, la perception du monde et la représentation de soi – The Black Photo Album / Look at me: 1880-1950 du sud-africain Santu Mofokeng, constituée d’un diaporama qui reproduit des photographies historiques de la bourgeoisie noire sud-africaine du début du 20e siècle – , celle du paysage et des territoires – les travaux de Carlos Garaicoa, Heba Y. Amin, Mario García Torrès – ou la réappropriation du récit historique et politique – The Indian Project: Rebuilding History du mexicain Yoshua Okón – .

Á Toi le Regard, le titre de l’exposition est un titre en miroir, chacun peut y puiser ce qu’il a envie d’y voir. Voir ce que nous donne à voir un artiste est quand même un titre un peu passe partout et ouvre des portes grandes ouvertes, n’est-ce pas le principe de toutes créations artistiques chère Madame Christine Barthe – commissaire de l’exposition – . Reste que ce que nous propose le Musée est assez exceptionnel. On espère qu’elle va attirer un public autre, que son public habituel, c’est ce que l’on peut souhaiter à ce Musée plutôt habitué à communiquer sur le passé que sur le présent.

Pour plus d’informations :

www.quaibranly.fr

#AToiAppartient LeRegard

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