Place de la Bastille, 75012 Paris
jusqu’au 5 mars 2025,
soirée du 9 février 2025, 19h30
Carlo Pepoli, livret
Vincenzo Bellini, musique
Dans l’Angleterre du XVIIe siècle, juste après la décapitation de Charles Ier, les partisans du républicain Cromwell – les puritains – se réjouissent du prochain mariage d’Elvira avec Arturo, pourtant royaliste. Mais quand le jeune cavalier découvre l’identité de la prisonnière gardée par les puritains, tout est bouleversé…Dans ce dernier opéra où la mélancolie se mêle à un lyrisme ardent, Bellini livre l’un de ses plus beaux portraits de femme avec le rôle d’Elvira, après Norma et Amina. Elle passe de la gaieté adolescente à la folie avant d’accéder enfin au bonheur.
Lisette Oropesa, Elvira
Andrii Kymach, Sir Riccardo Forth
Lawrence Brownlee, Lord Arturo Talbot
Roberto Tagliavini, Sir Giorgio
Vartan Gabrielan, Lord Gualtiero Valton
Manase Latu, Sir Bruno Roberton
Maria Warenberg, Enrichetta di Francia
Laurent Pelly, Mise en scène et costumes
Chantal Thomas, Décors
Joël Adami, Lumières
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
Ching-Lien Wu, Cheffe des chœurs
Corrado Rovaris, Direction
Il reste encore quelques représentations pour aller voir et écouter cet opéra. Il est plus écrit pour écouter que pour être vu. Comment remplir cette scène immense de la Bastille quand il n’y a que de nombreux solos, duos, sans aucune action. Le trio Pelly/ Thomas/ Adami qu’on apprécie depuis des années ont fait un travail formidable en stylisant au maximum, en essayant que les chanteurs occupent au mieux ce plateau gigantesque, en jouant avec les lumières, les déplacements, un travail d’orfèvre. Celui des chœurs est intelligent avec de bonnes idées. Sous la direction de Ching-Lien Wu ils sont incomparables, l’arrivée des femmes sur le plateau est inénarrable du Pelly pur jus ! Alors la distribution ? C’est un opéra avec des airs superbes hallucinants de difficultés, et donc il faut un quatuor de haut niveau. Bien sûr il y a eu de grandes divas qui ont laissé des souvenirs impérissables sur scène (tout dépend de l’âge du public, ce soir du 9, 60 ans…) et sur disque. Alors on vient à l’opéra pour découvrir les prochaines Elvira et futurs Ricardo. Lisette Oropesa a séduit pas sa ligne de chant, la jeunesse et la clarté de sa voix, oui c’est une jeune adolescente que nous avons vue, entendue (c’est une magnifique voix pour Gilda, pour Lucia) et sous la direction de Pelly elle a su jouer parfaitement tous les états d’âme d’Elvira. Une belle découverte dans ce rôle si difficile à interpréter. Hélas elle était bien seule sur le plateau. Lawrence Brownlee en Arturo était face à un rôle trop lourd pour lui ; à bout de souffle, avec la technique qu’il possède il arriva quand même à chanter correctement. Le troisième acte ne tient que sur ce couple seul en scène ! Riccardo, l’amant éconduit, qui a un rôle très important dès le début de l’opéra et qui tient lui aussi la scène jusqu’à la fin, interprété par Andrii Kymach, a une voix avec des accents chevrotants tellement irritants qu’on peut comprendre qu’Elvira ne peut pas le supporter. Son oncle joué sobrement par Roberto Tagliavini (un italien oups enfin, la prononciation est là ) a de beaux moments avec sa nièce ! Bon, la soirée loin d’être exceptionnelle était tout de même agréable et la mise en scène se laissait regarder avec plaisir ; pour une fois, même si elle a déjà dix ans d’âge…beinh c’est cela le talent non ? Ah il y avait Corrado Rovaris, il a fait le boulot !