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« QUATUOR HERMÈS : UN CONCERT PRIVÉ

Salle Colonne

94 avenue Blanqui 75013 Paris

jeudi 18 novembre 2021

LEOŠ JANÁČEK

Quatuor à cordes n°2 « Lettres intimes » (1928)

Franz SCHUBERT

Quatuor à cordes n°14 en ré mineur, « La Jeune Filles et la Mort » (1924)

Sinfonietta sous l’égide de Michael Boone a organisé ce jeudi soir un concert qu’on peut à juste titre nommer d’intime. Seulement une trentaine de personnes ont assisté à ce concert.

Le Quatuor Hermès, du nom du dieu passeur des morts en enfer, était protégé du public par un cercle lumineux sur le sol pareil à ceux que l’on dessinait pour se défendre contre des esprits maléfiques. Il faut dire que les œuvres choisies avaient un rapport avec l’au-delàs. Le premier Lettres Intimes est un quatuor étouffant, suffocant, noir, sur des amours non consommées entre un vieux monsieur et une jeune femme, tous deux mariés. Le compositeur, Janáček, est mort avant d’entendre la première exécution de son œuvre ; le second est plus explicite, intitulé La Jeune Fille est la Mort, il est d’un romantisme échevelé, à fleur de peau. Ainsi hors de danger, le Quatuor Hermès, a fait au milieu de cette couronne de lumière, des étincelles !

Avec le quatuor de Janáček nous étions dans l’excellence, il sonnait magnifiquement dans cette salle à l’acoustique exceptionnelle (de nombreux artistes viennent enregistrer dans ce lieu). Son interprétation était sans retenu, sans pudeur, pleine de passion consumée. Il en a été de même avec le Schubert. Même si les premières mesures ont été brouillonnes et si dans le deuxième mouvement il a un peu négligé la partition, son lyrisme, son émotion exacerbée, nous ont touchés.

Le violoncelliste Yan Levionnois, dans l’andante était ailleurs, dans une seconde dimension, la partition il la connaissait par cœur, il la rêvait. Et quelle sonorité de ces quatre cordes ! Dans ce lieu magique, elles sonnaient comme on peut rarement les entendre.

Et moi, au premier rang, nez à nez avec Omer Bouchez, Elise Liu, Lou Yung-Hsin Chang, Yan Levionnois j’avais le plaisir égoïste de savourer des musiciens pour moi tout seul. Michael Boone et Hermès m’ont ainsi offert un beau concert privé ! Merci Sinfonietta, je suis prêt à y retourner les réentendre ce vendredi au Musée national Jean-Jacques Henner 75017 Paris

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