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« QUELQUES ALBUMS ÉTONNANTS » : MINIMALIST – DES DENTELLES À L’ÉCHAFAUD – BRIDGES TO INFINITY

©DR

Bon que se cache-t-il derrière ces titres d’albums ? Qui sont les artistes qui nous interpellent ainsi avec des titres aussi curieux ? Déjà les images des cd sont peu habituelles ! Szymon Nehring est bizarrement assis sur une chaise avec un bras en appui et une autre main qui tente d’atteindre le sol ? En fin de compte sur le verso on le voit debout en train de mettre ses boutons de manchette…peut-être avant d’aller s’installer au piano ? Les mains magnifiques de la pianiste Lucie de Saint Vincent ( ?) tiennent délicatement une pièce de tissus (une étoffe de bure ?), alors que les bras sont habillés de dentelles ? Sur fond d’une photo d’une galaxie sont présentées des compositions d’Enjott Schneider, le titre de cet album correspond donc au sous-titre de la symphonie n°8  – The Bell-Bridge To Infinity – de ce compositeur allemand. Bien, alors écoutons ce qu’ils nous proposent après avoir été ainsi capté par leur pochette.

Minimalist (LBS 132024)

Philip Glass, Étude n°4, Szymon Nehring, Bridge, Henryk Nikolaj Górecki, Concerto pour piano et orchestre op.40, Simeon ten Holt, Canto Ostinato, Giya Kancheli, Valse Boston pour piano et cordes, Arvo Pärt, Variations pour le rétablissement d’Arinushka,  Pour Anna Maria, Wojciech Kilar, Concerto pour piano et orchestre

Orchestre de la Radio de Varsovie, Michal Klauza, direction

Szymon Nehring, piano

Considéré comme le pianiste le plus prometteur de sa génération en Pologne, il avait remporté le premier prix au concours de piano Rubinstein de Tel Aviv et a 19 ans était finaliste au Concours Chopin ! Son disque est très original et de très grande qualité. Les œuvres choisies sont très intéressantes et la plupart sont rarement enregistrées. C’est un univers très subtil qui s’y dégage avec beaucoup de sensibilité. L’ambiance épuré des courants minimalistes donc Philip Glass est un digne représentant est le concept de cet album. Avec Górecki et Pärt c’est le minimalisme sacré qu’interprète Nehring, Surtout connu pour ses musiques de films (une centaine  !), le compositeur polonais Wojciech Kilar (1932-2013) reçut de nombreux prix pour ses BO – Le Roi et l’Oiseau de Paul Grimault, Dracula de Francis Ford Coppola – Il est l’auteur d’une abondante œuvre symphonique et chambriste. Avec Górecki et Penderecki, Kilar participe à la Nouvelle École Polonaise dans les années 60 puis s’éloigne de l’avant-garde pour privilégier un langage musical simplifié. Son Concerto pour piano de 1997, révèle une orchestration d’un raffinement étonnant, et la Toccata: Vivacissimo montre la virtuosité du pianiste. Ces musiques et leurs interprétations, atteignent, le mot n’est pas trop fort,  à l’excellence !

Des Dentelles à l’Échafaud (PC004)

Hélène de Montgeroult : Sonate en fa mineur op.1 n°3, Fantaisie en sol mineur op.7 n°3

Marie Bigot de Morogues : Suite d’Études, Andante varié en si bémol majeur op;2, Sonat en si bémol majeur op;1

Lucie de Saint-Vincent, pianoforte

Voilà un enregistrement en première mondiale de compositrices pratiquement inconnues : Hélène de Montgeroult (1764-1836) et Marie Bigot de Morogues (1786-1820). Hélène de Montgeroult est considérée par son biographe comme un pont entre classicisme et romantisme. Elle était une grande interprète de pianoforte et une admirable improvisatrice. Marquise, pendant la révolution elle aura des aventures mouvementées, perdra son mari et réussira à sauver sa tête. Elle perd tous ses biens et se refera une santé grâce à une série de concerts en Angleterre. C’est dans les années 1795 qu’elle écrira ses sonates dont celle qu’interprète Lucie de Saint Vincent. C’est en cherchant à s’immerger au plus près de la réalité sonore des compositrices et compositeurs à la charnière du 18ème et du 19ème siècle que Lucie de Saint Vincent découvre le pianoforte. Sa formation pianistique s’effectue dans un premier temps au CRR de Perpignan avec François-Michel Rignol et de Rueil-Malmaison avec Denis Pascal, à École Normale de Paris avec Françoise Thinat puis à l’Académie Liszt de Budapest avec Pr. Lantos. C’est au cours de son second Master en pianoforte qu’elle commencera à explorer le répertoire français oublié de la période classique ainsi que la facture française de pianoforte. Depuis 2016, Lucie s’investit à faire découvrir les compositrices oubliées et méconnues. Elle enregistre en 2023 à la Philharmonie de Paris et au Geelvinck Museum au Pays-Bas ce CD Des dentelles à l’échafaud avec l’intégrale de la musique de Marie Bigot de Morogues.

Elle est née à Colmar en 1786, épouse Paul Bigot de Morogues en 1804 et réside à Vienne où elle rencontre Joseph Haydn. Amie d’Antonio Salieri et de Ludwig van Beethoven, son mari est secrétaire-bibliothécaire du comte Andrei Razoumovski  pour qui elle joue et que Beethoven compose ses quatuors. Elle interprète la Sonate Appassionata de Beethoven lorsque celui-ci lui fait connaître son manuscrit. Elle contribue à faire connaître la musique de Beethoven au public parisien. En 1816, elle donne des leçons de piano à Felix et Fanny Mendelssohn dont elle est très proche. Elle meurt âgée seulement de 34 ans, en 1820. Cet album est doublement passionnant de par la redécouverte de ces artistes et de la manière qu’interprète cette spécialiste du pianoforte. Voilà une belle musique à découvrir sans détour ! Pour connaître le site qui recherche ces compositrices : WWWPRESENCECOMPOSITRICES.COM

Bridges To Infinity (SM 475)

Enjott Schneider, Concerto pour violon et orchestre de chambre, Concerto pour alto et cordes, Symphonie n°8 Bridges To Infinity

Friedmann Eichhorn, violon Alexia Eichhorn, alto, Julia Sophie Wagner, Soprano, Bodensee Philharmonie, Gabriel Venzago, direction

Compositeur interculturel, touche à tout, de la musique à programme, des oratorios, de la musique pour orgue, trompette, des opéras, avec des changements de styles, une musique un peu fourretout avec de temps en temps des fulgurances, des idées, son concerto pour alto sur un thème Moro lasso al moi duolo est assez étrange, sa symphonie N°8 qui porte le nom de l’album est assez disparate, l’hommage à Byrd est désespérant de banalités sonores ! Solo Musica offre des albums de meilleure qualité musicale, bon celui-ci a été produit par le compositeur lui-même !  Il existe de très nombreux albums de ce compositeur boulimique qui méritent qu’on les envoie dans l’infini et que l’on coupe les ponts !

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