ROCKS
Un film de Sarah Gavron avec Bukki Bakrai, Kosar Ali D’Angelou Osei Kissiedu, Shaneigha-Monik Greyson, Ruby Stokes, Tawheda Begum, Afi Okaidja, Anastasia Dymitrow
Sortie le 9 septembre 2020
L’HISTOIRE
Rocks, 15 ans, vit à Londres avec sa mère et son petit frère. Du jour au lendemain leur mère disparait, une nouvelle vie va s’organiser avec l’aide de ses meilleures amies. Rocks doit tout mettre en œuvre pour échapper aux services sociaux.
L’AVIS
Hélas pas grand chose à se mettre sous les yeux en ce moment dans les salles de cinéma. Il y a encore la belle adaptation du roman de Gaël Faye, Petit Pays faite par Eric Barbier avec une belle musique de son frère Renaud, talentueux compositeur et le beau film, Antigone de la canadienne Sophie Deraspe avec une magnifique comédienne Nahema Ricci. Il reste encore quatre jours pour découvrir des films étonnants à L’Etrange Festival au Forum des Images. Cette semaine on peut apprécier le film du jeune réalisateur de 90 ans Paul Vecchiali Un Soupçon d’Amour et Rocks de Sarah Gavron. Bien sûr tout le monde va dire parce que c’est un film anglais et qui se passe dans le milieu prolo, qu’on est chez Ken Loach ! L’affiche est un tantinet racoleuse avec le slogan Loach au féminin ! C’est assez réducteur et pas du tout exacte dans le traitement. C’est d’abord un film de femmes avec une équipe féminine et fait en collaboration avec de jeunes adolescentes. Elles ont été totalement plongées et dans l’écriture du sujet et sur le déroulement du tournage.
Sarah Gavron : « Une fois Kosar m’a dit : « cette scène est nulle Sarah, faisons là autrement. » Elle avait raison ! Le dialogue était constant ».
Le choix des actrices, pas du tout comédiennes, a été judicieusement fait et elles sont toutes étonnantes. Ce qui est intéressant c’est que ces adolescentes ne viennent pas du même milieu ni du même quartier. La réalisation s’est effectuée dans l’ordre chronologique ce qui est rarement le cas dans le déroulement d’un tournage. On est totalement éloigné du précédemment film de Sarah Gavron, Les Suffragettes qui était assez académique tant sur la forme que sur le fond. Là elle a vécu une expérience passionnante et en tant que spectateur on apprécie totalement. C’est une œuvre sincère, touchante, pleine d’énergie.
Sarah Gavron: « Sur ce film, l’essentiel de mon travail a consisté à écouter, et trouver un moyen d’insérer les idées de chacun pour être au plus près du réel. ».
Oui elle nous fait découvrir à travers son film de bien belles personnes.