UA-159350346-1

SALLE COLONNE : SAXO VOCE

94 Boulevard Auguste-Blanqui 75013 Paris

Mercredi 24 avril 2024, 20h

Pour le lancement de leur album – Le Souffle des Légendes (indesenscalliope IC023) Saxo Voce, un ensemble de saxophones fondé par Thibault Canaval en 2012, a offert un concert qui évidemment avait du souffle. Pendant plus d’une heure, Mio Sugimoto, Hiroko Ariumi, Christophe Boidin, au baryton, Marianne Demonchaux, Miyu Koda, Stéphane Laporte, au ténor, Kana Nagasawa Jean-Yves Fourneau, Guillaume Pernes, Zephania Lascony, à l’alto, Emilie Heurtevent, Saki Tanaka, Thibaut Canaval au soprano, ne manquaient pas d’air pour interpréter du Mozart, Poulenc, Caplet, Beffa, Gershwin, Bernstein. Sur leur album seuls, le sextuor de Poulenc, le Poème de Caplet, le Concerto de Tomasi et la composition de Beffa sont enregistrés.

Faire une vraie ouverture de concert, avec celle des Noces de Figaro de Mozart, il faut être gonflé ! Ce génie de la musique n’a jamais entendu parler hélas de ces instruments, mais avec le talent du trompettiste Sylvain Dedenon, les Noces swinguaient ! La machine à vent était partie.

Le pianiste Frank Braley est venu apporter son soutient pour interpréter un arrangement du Sextuor de Poulenc, cette composition est à l’origine pour flûte, hautbois, clarinette, cor, basson et piano avait ici une belle allure. Cinq saxos accompagnés le piano. C’était Emilie Heurtevent, au saxo soprano qui était cheffe de rang, soprano une voix féminine non ? – beaucoup de jeunes femmes dans l’orchestre ! –

Ils étaient neuf a suivre le soliste, l’excellent et célèbre Jean-Yves Fourneau au ténor, dans un arrangement de Jean-Pierre Ballon de cette Légende, un poème symphonique d’André Caplet. C’est à la demande de la saxophoniste Elisa Hall que Caplet composa cette Légende. Ce poème a une sensualité très fin-de-siècle, légérement démodée, que le soliste faisait ressortir.

De la douceur de 1905 nous sommes passés à 2024 avec Karol Beffa. Si sur l’album ce conte musical – La Roi qui n’aimait pas la Musique, d’après Mathieu Laine – est interprété par Charles Berling, c’est la superbe comédienne Brigitte Fossey qui est venue se joindre à Karol Beffa au piano et quatre saxos, pour le dire. Oui sans la musique le monde deviendrait un désert ! La musique de Beffa, toujours inventive, racontait dans un autre registre, cette histoire et le mariage entre piano – et 4 saxos était très intéressant, passionnant même. Une version avec orchestre symphonique va bientôt être jouée. Comment Beffa fait-il pour être aussi productif !

Bon, le final de cet impressionnant concert était hallucinant ! Braley s’est empoigné de la Rhapsodie in Blue suivit par neuf saxos, dans un arrangement de Ballon. Il nous a proposé une interprétation tout à fait personnelle c’est le moins qu’on puisse dire et a développé toute sa virtuosité de pianiste ! En bis nous somme restés dans cette énergie jazzistique avec l’ensemble de l’orchestre de saxos, sous la direction de Simon Nebout, dans un Mambo diabolique, extrait de West Side Story. Le public électrisé frappa des mains et bien sûr hurla Mambo comme dans la partition ! Oui cela soufflait fort dans la Salle Colonne, colonne d’air of course !

Sur l’album on trouve le Concerto pour saxophone d’Henri Tomasi (1901-1971), une ballade pour saxo et orchestre (1949), ici aussi arrangé par Jean-Pierre Ballon pour 8 saxos, dirigé par Johan Farjot et en soliste par Jean-Yves Fourneau. La partition pour saxo est donc bien du compositeur. Il y règne une atmosphère étrange, même par certains moments funèbres et avec des traversées virtuoses étourdissantes. Jean-Yves Fourneau est là dans son affaire, il excelle dans ce répertoire vraiment écrit pour un saxo alto. 17 minutes de bonheur musical!

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