37 bis, boulevard de la Chapelle, 75010 Paris
Lundi 7 février 2022, 20h30
Philippe Hurel, direction artistique
ENSEMBLE COURT-CIRCUIT
Frédéric Baldassare, violoncelle
Anne Cartel, flûte
Loïc Chevandier, basson
Jean-Marie Cottet, piano
Vincent David, saxophone Julien Decoin, violoncelle
Hélène Devilleneuve, hautbois
Pierre Dutrieu, clarinette
Alexandra Greffin Klei, , violon
Didier Meu, contrebasse
Joanna Ohlmann, harpe
Jean Deroyer, direction
Samson Tognan : Arrangement de Joyeux Anniversaire
Vincent David : Pulse
David Hudry : Transmission I
Martin Matalon : Traces XII
Mauro Lanza : Áschenblüme
Une belle soirée entre-soi ce lundi 7 février 2022, aux Bouffes du Nord pour fêter les 30 ans de ce festival qui tente de faire vivre la musique d’aujourd’hui. On entendait par ci par là des tu te souviens par de nombreux cheveux gris…Il y avait aussi les élèves des musiciens ou des compositeurs (c’est pour la plupart en étant professeur qu’ils arrivent à vivre…).
Après une émouvante introduction de Philippe Hurel qui rappelait le long parcours de Court-Circuit (un oxymore !) et un arrangement du Joyeux Anniversaire par Samson Tognan, c’est Vincent David qui ouvrit le concert.
Dans le noir, avec un jeu minimaliste de lumières, il fit une longue improvisation au saxophone (un peu longue, le public lorsque David reprit son souffle a applaudi…ahahha). De beaux moments tout de même, un peu répétitifs, mais avec quelques chorus à nous couper le souffle.
Du souffle c’est David (là le prénom) Hudry qui l’a propagé dans ce théâtre au charme désuet du XIXème. Dès les premières mesures on reconnait sa pâte, c’est le talent des grands compositeurs (voir son entretien sur le site le 16/03/2020). Tel un démiurge, Hudry part du simple souffle (celui de la clarinette et du hautbois) pour créer le chaos aux rythmes des percussions, du violoncelle, de la contrebasse et organiser, en un certain ordre, cette matière musicale dont il a le secret et qui emporte (nous emporte) tout sur son passage. C’est du grand art chez ce jeune compositeur. C’était le grand moment de la soirée !
Difficile d’arriver après lui, et la composition pour harpe et électronique, Traces XII, de Martin Matalon paraissait bien pâle malgré le talent de Joanna Ohlmann à la harpe.
Les percussions dithyrambiques, assourdissantes, de Áschenblüme, une œuvre incompréhensible de Mauro Lanza terminait la soirée.
Hélas pour ces compositeurs Hudry était seul au Paradis (il était vide), où l’ombre de Peter Brook plane toujours. Transmission I a su le faire vivre. Nous étions grâce à lui sur un petit nuage à La Chapelle, temple pour un soir de la musique d’aujourd’hui. Merci Monsieur Hurel et vos amis.