UA-159350346-1

« THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES » : DAMRAU – L’ONF – MĀCELARU

15 Avenue Montaigne, 75008 Paris

Jeudi 30 mars 2023ă

Olivier Messiaen : Le Tombeau resplendissant

Richard Strauss : Capricio, scène finale

Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° en si mineur op.74 «  Pathétique »

Diana Damrau, soprano

Orchestre National de France

Luc Héry, violon solo

Cristian Măcelaru, direction

Beau programme, assez éclectique par l’ONF en grande forme sous la baguette énergique de Cristian Măcelaru. « Ma jeunesse est morte : c’est moi qui l’ai tuée. Colère qui s’élance, colère qui déborde ! Colère comme une fusée de sang, colère comme un coup de marteau ! » c’est ainsi que s’exprimait Olivier Messiaen par rapport au Tombeau Resplendissant qu’il a composé en 1931 . Œuvre d’une violence inouïe en introduction du concert qui faisait face à une œuvre aussi violente, désespérée, la Pathétique de Piotr Ilyitch Tchaïkovski. Belle idée de programmation.

Entre les deux, la scène finale de Capricio que Diana Damrau a mis dernièrement à son programme. Cette superbe cantatrice depuis plus de vingt ans a chanté énormément sur toutes les scènes internationales. Cet opéra une sorte de conversation musicale, assez lourdingue, est l’histoire de la comtesse Madeleine qui hésite entre deux prétendants, le musicien Flamand et le poète Olivier. Le prétexte est de poser l’interrogation fondamentale du théâtre lyrique : « Prima le parole ? Prima la musica ». La musique de Strauss ici se reconnait entre mille, on reconnait l’écriture du Chevalier, musique très agréable à entendre, l’air ( ?) de la comtesse ne nous bouleverse pas plus que cela dans ses hésitations. Crée en 1942, Strauss n’est pas très clair sur sa position style la prééminence de la civilisation face à la barbarie. Courage fuyons sera son credo… un peu tard. Bon le temps a passé et l’ONF accompagna Diana Damrau dans ses doutes avec intelligence et superbe. La soprano chanta cette fin d’opéra avec beaucoup de conviction et de beauté vocale. Tout sourire, très simple dans son comportement, elle a fait un bis très émouvant : Morgen, la dernière des quatre chansons composées, Opus 27, une des œuvres les plus connues de Strauss, un cadeau de mariage à sa femme la soprano bavaroise Pauline De Ahna, qu’il épousa le 10 septembre 1894. Le public bien sûr lui fit une ovation ! Le gros morceau de cette soirée était donc la Symphonie n° 6 de Tchaïkovski.  Curieusement Cristian Măcelaru en a donné une version romantique ! Bien dirigée, avec un orchestre qui répondait totalement à sa direction, elle avait un côté old school avec un peu trop de pathos. Après Svetlanov, Mravinsky et même ce qu’avait proposé il y a quelque temps à Pleyel Guergiev, une vision acerbe avec seulement de la noirceur, de la tragédie, sans pathos, sans sentimentalisme, avec cette symphonie, Cristian Măcelaru était sur le fil du rasoir et n’a pas pu s’empêcher d’en donner une vision un peu trop affective. Mais une partie du public après l’Allegro con grazia a applaudi, tant mieux pour l’ONF, alors… on caresse dans le sens du poil…

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