Combien existe-t-il d’enregistrements du Concerto pour violon en mi mineur op.64 de Félix Mendelssohn ? Il est impossible de le savoir tant les versions abondent ! Il est un des plus célèbres du répertoire. Les plus anciens remontent aux années 1920. Fritz Kreisler, Joseph Szigeti, Yehudi Menuhin, Jascha Heifetz, Nathan Milstein, David Oïstrakh, Leonid Kogan, Isaac Stern, Itzhak Perlman, Gil Shaham, Hilary Hahn et surtout Maxim Vengerov ont laissé des versions passionnantes même si souvent entre l’orchestre, le chef et le soliste tout n’est pas un fleuve tranquille. Augustin Dumay – voir entretien sur le site – revient au concerto après une interruption de plus de 30 ans, depuis son premier et unique enregistrement pour EMI !
Sur ce nouveau opus – onyx 4230 – il joue avec l’Orpheus Chamber Orchestra. On ne peut pas lui reprocher de ne pas être en accord avec l’orchestre et le chef puisqu’il dirige lui-même depuis son archet ! Son violon est toujours aussi éloquent, chatoyant, élégant. Il a toujours ce sens de de la mélodie. Le final est joyeux, on sent qu’il prend plaisir à jouer. Augustin Dumay offre ici un nouveau regard sur ce chef-d’œuvre. Le reste du programme comprend la dernière Sonate pour violon en fa à laquelle le compositeur a travaillé en même temps que le concerto pour violon mais qu’il n’a pas publiée. Dumay est accompagné par le magnifique pianiste, bardé de prix, Jonathan Fournel qui a récemment remporté le prestigieux Concours Reine Elisabeth. Cette sonate est rarement enregistrée et elle est interprétée avec beaucoup de spontanéité par les deux artistes. Une sélection de Romances Sans Paroles, arrangées pour violon et piano par David Walter complète ce délicieux programme.
Léopold Godowxky (1870 – 1938) était un pianiste virtuose (voir article sur le site 16/12/2020). Mūza Rubackyté, sa compatriote, avait enregistré pour le 150ème anniversaire de sa naissance, il est né près de Vilnius, la Sonate en mi mineur, (Ligia 0103351-20).
Elle accompagne ici le violoniste multi récompensé, Dmitri Makhtin (né à Saint-Pétersbourg en 1975 et habite aux Pays Bas), pour interpréter l’intégrale des œuvres pour violon et piano Valses Impressions, chez Ligia (Lidi 0103362-21). Inutile de dire la qualité de cette interprétation avec ces deux impressionnants artistes. On est dans une ambiance post-romantique et le son du violoniste est d’une douceur, d’une volupté, incroyable. Grâce à eux on découvre tout un pan de l’œuvre de Godowsky. On peut entendre aussi 3 caprices de Paganini op.40, arrangements de Szymanowski. Tendresse, précision et énergie, c’est une belle complicité entre Mūza et Dmitri. Un vrai bonheur d’écouter ce disque.
