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« VIVA L’OPÉRA » : LE ROMANTISME 3 – GIOACCHINO ANTONIO ROSSINI 1

Gioacchino ROSSINI (1792-1868)

Gioachino Rossini laisse environ 240 œuvres musicales.

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Il composa trente opéras dans tous les genres, de la farce à la comédie en passant par la tragédie et l’opéra seria. Il imprimera à l’opéra un style qui fit date. Les principaux apports peuvent se résumer en une manière de chanter et une virtuosité vocale (le bel canto), une écriture rompant avec la tradition des arias alternés aux récitatifs. Son mode d’écriture influencera tout le XIXème siècle jusqu’à Verdi. Dès l’âge de 14 ans il écrit un opéra (Demetrio e Polibio ).

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Le Barbier de Séville  (1816)

Sur un livret Cesare de Sterbini d’après la pièce de Beaumarchais, Le Barbier de Séville est créé le 20 février 1816 au Théâtre Argentina à Rome. Rossini a 24 ans ! C’est son opéra le plus connu et joué.

Giovanni Paisiello avait composé en 1792 Il barbiere di Siviglia, ovvero La precauzione inutile, créé en1782 et qui remporta un succès énorme. Lorsque l’on connaît la carrière de celui de Rossini on a du mal à comprendre les quolibets, les rires, les invectivassions qui on eu lieu à la première. Ce fut une succession de catastrophes : non seulement la cabale montée par Gaspare Spontini, rival de Rossini, fonctionna à merveille mais le ténor Garcia, qui avait voulu s’accompagner à la guitare (qui était désaccordée), fut sifflé. Rossini en habit noisette au clavecin pour le continuo, fut chahuté. Pour couronner le désastre, un chat traversa la scène et la salle entière se mit à miauler. La représentation se poursuivit dans un désordre indescriptible. Le lendemain, Rossini déclara qu’il ne participerait pas à la deuxième représentation. Une fois couché, il fut réveillé par la foule venue acclamer le compositeur ébahi ! Une anecdote est souvent citée. Lorsque l’on demanda à Donizetti s’il croyait que Rossini avait réellement écrit en treize jours le Barbier il aurait répondu « Pourquoi pas il est si paresseux… !» Donizetti avait 19 ans et n’avait pas encore écrit un opéra… L’opéra contient un certain nombre d’airs qui sont parmi les plus populaires de la musique classique.

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On est à Séville au XVIIIème siècle. Le comte Almaviva vient chanter une sérénade devant la maison du vieux docteur Bartolo. Sa chanson s’adresse à Rosina, la pupille du docteur. Almaviva demande à Figaro, son ancien domestique, barbier-chirurgien de Bartolo, son aide. Rosina du balcon, laisse tomber un billet dans lequel elle invite le comte à se présenter. Il se fait passer pour Lindor, être pauvre, et se présente chez Bartolo avec un billet de logement. Basilio, le maître de musique de Rosina, vient prévenir Bartolo de la présence à Séville d’Almaviva. Comment lutter contre lui ? Par une arme terrible, la calomnie, répond Basilio. Pendant que tous les deux vont préparer le contrat de mariage qui doit unir Bartolo à Rosina, Figaro prévient cette dernière, que son tuteur veut l’épouser dès le lendemain. Almaviva déguisé en soldat se présente chez Bartolo qui lui réplique en brandissant un certificat l’exemptant de toute réquisition. Bartolo s’interroge sur l’identité du soldat qui s’est introduit chez lui, quand Alonso, un élève de Basilio, remplaçant son maître pour la leçon de Rosina se présente. Alonso, bien entend, n’est autre qu’Almaviva. Là-dessus entre Figaro, venu pour raser le docteur parvient à lui subtiliser la clé de la porte du balcon. Figaro rase donc Bartolo, mais ce dernier surprend des propos non équivoques des amoureux. Il entre dans une rage folle, chasse tout le monde, et envoie chercher le notaire pour précipiter son mariage. Requis pour le contrat de mariage, Basilio et le notaire arrivent et produisent le document que signent Rosina… et Almaviva bien sûr ! Un pistolet et un bijou de prix convainquent Basilio d’accepter d’être témoin. Et Bartolo ne peut que s’incliner, et constater l’inutilité de ses précautions.

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Réalisation en studio en 1972. Direction musicale : Claudio Abbado Orchestre et chœurs du théâtre de la Scala, mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle. Le comte Almaviva : Luigi Alva, Bartholo, médecin : Enzo Dara (basse), Rosine : Teresa Berganza, Figaro: Hermann Prey, Bazile: Paolo Montarsolo, Berthe: Stefania Malagu, Fiorello: Renato Cesari, Ambroise: Hans Kraemmer, Un officier de la garde : Luigi Roni, Un notaire : Karl Schaidler

 

La Cenerentola (1817)

Livret de Jacopo Ferretti d’après celui qu’Etienne avait écrit pour la Cendrillon d’Isouard en 1810. La création à Rome au Théâtre

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La Cenerentola est le dernier opera buffa composé par Gioachino Rossini pour le public italien. Il s’agit d’un drama giocoso en deux actes dont le livret est de Jacopo Ferretti d’après le conte de Cendrillon de Charles Perrault. Il a été créé le 28 janvier 1817 au Théâtre Valle de Rome.

Les éléments surnaturels apparaissant dans le conte ne figurent pas dans le livret de Ferretti. Quelques éléments ont également été modifiés. Par exemple, la pantoufle est remplacée par un bracelet afin d’éviter aux actrices de l’époque d’avoir à exhiber pieds et jambes aux yeux du public. La fée est quant à elle remplacée par Alidoro, philosophe et tuteur du Prince Don Ramiro, dont Angelina (Cendrillon) est éprise. Enfin, l’acariâtre belle-mère est remplacée par Don Magnifico, père de Clorinda et Tisbe, et beau-père d’Angelina.

 

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Ferretti a enfin voulu, comme il l’indique dans le sous-titre du livret, montrer que la bonté triomphe, puisqu’à la fin, Cendrillon, au moment de devenir reine, pardonne à son père et à ses deux sœurs de l’avoir traitée de façon si cruelle au fil des années. Ferretti a également introduit des éléments de comédie dans le livret : comique de situation, répliques, jeux entre personnages (Don Magnifico et le faux Prince lorsque ce dernier lui révèle la supercherie, jeu d’inversion des rôles de Prince et de valet…

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L’histoire est néanmoins proche de celle du conte dans son déroulement.

Angelina, surnommée Cenerentola, est employée par Magnifico et ses filles comme souillon, et vit un véritable enfer. Le Prince Don Ramiro devant trouver femme, son tuteur Alidoro, l’aide à son insu. Il se fait passer pour un mendiant afin d’estimer l’accueil réservé par les prétendantes au trône. Il se présente chez Don Magnifico et se fait rejeter brutalement par ses filles. Seule Angelina lui apporte compassion et assistance. Clorinda et Tisbe sont invités à un grand bal destiné à permettre au Prince de choisir son épouse. Le mendiant resté chez elles, elles le chassent. Angelina lui dit regretter amèrement de ne pouvoir lui donner d’argent. Don Magnifico ne se sent plus de joie et tous trois se préparent à l’arrivée du Prince. Entre alors le valet du Prince. Il s’agit en réalité de Don Ramiro déguisé en son valet. Il est seul dans la pièce lorsqu’entre Angelina. Chacun d’entre eux succombe instantanément au charme de l’autre. Dandini, le valet de Don Ramiro, entre alors en grande pompe. Il aide ainsi ce dernier, à sa demande, à trouver l’épouse qu’il recherche. Angelina supplie son beau-père de la laisser aller à ce bal, ne serait-ce qu’une heure, mais celui-ci refuse de façon dure et brutale, en présence de Don Ramiro et Dandini et en s’attirant, sans le savoir, tout leur mépris. Alidoro, cette fois non déguisé en mendiant demande à Don Magnifico de lui présenter sa troisième fille, la liste des demoiselles éligibles à la qualité de prétendantes au trône faisant mention du fait que Don Magnifico a trois filles et non deux. Don Magnifico répond que sa troisième fille est morte. Peu après, Alidoro, de nouveau grimé en mendiant, rend visite à Angelina et l’invite au bal. Alidoro lui révèle alors sa véritable identité et lui explique que pour elle, plus rien ne sera désormais comme avant. C’est ainsi qu’il l’invite à changer ses haillons pour une tenue d’apparat, tout en lui donnant deux bracelets de cristal, symboles de sa bonté pure et véritable. Au bal, Dandini et Don Ramiro échangent toujours leurs rôles. Le faux Prince est courtisé par Clorinda et Tisbe. Dandini s’isole un instant avec le Prince. Ce dernier lui fait part de son opinion très négative sur les sœurs. Le faux Prince prend alors la décision suivante : ne pouvant les épouser toutes deux, il propose son valet (le réel Prince donc) « en second choix ». Offensées par l’idée d’épouser un serviteur, Clorinda et Tisbe rejettent cette proposition, ce qui permet à Don Ramiro d’asseoir son opinion. Entre Alidoro, qui annonce l’arrivée d’une invitée mystérieuse. Il s’agit d’Angelina, magnifiquement vêtue et voilée de façon à ne pas être reconnue. Clorinda et Tisbe sont percluses de jalousie tant l’arrivée d’Angelina fait sensation parmi les invités. Dès qu’elle parle, Don Ramiro est persuadé de connaître cette voix. Dandini lui retire alors son voile, et tous sont en état de choc. Les invités, Dandini, pour sa grâce. Don Ramiro également, il est de plus en plus convaincu qu’il s’agit de Cenerentola. Angelina s’en aperçoit également, et déclare au faux Prince ne pas accepter l’idée d’être son épouse, car elle est déjà amoureuse de son valet. Don Ramiro entend cela car il écoutait discrètement. Il entre alors, toujours déguisé en valet, et demande à Angelina si rang et fortune ne l’intéressent donc pas. Angelina lui répond que seul amour et bonté lui importent. Le Prince lui demande alors si elle sera sienne, et Angelina lui donne l’un de ses bracelets. Elle lui explique alors qu’il lui faudra la retrouver, et que si à cet instant il l’aime toujours, il l’aura gagnée. Alidoro est témoin de cette scène, et se réjouit que tout se déroule si parfaitement. Angelina quitte alors le bal. Don Ramiro ordonne qu’un carrosse se tienne prêt pour qu’il puisse commencer la recherche. Tard dans la nuit, chez Don Magnifico, Angelina est de nouveau vêtue de haillons. Elle rêve du valet du Prince. Arrive alors un carrosse, puis entrent Dandini et le Prince, chacun vêtu en accord avec son véritable rôle. Don Magnifico envoie Cenerentola chercher une chaise pour le Prince. Cette dernière est stupéfaite de reconnaître son valet en Prince, tandis que lui reconnaît le bracelet à son poignet. Il lui déclare alors son amour, à l’affliction de Don Magnifico et de ses filles. Angelina veut embrasser les siens en signe de pardon, mais ils la repoussent âprement. Ceci, plus d’autres commentaires, irritent profondément le Prince qui menace de se mettre cette fois réellement en colère. Angelina lui demande de pardonner, ce qu’il fait. Alidoro et les gens de cour célèbrent le triomphe de l’amour et de la vertu sur la pusillanimité. Don Magnifico demande enfin pardon, pour lui et pour ses filles, à Angelina. Celle-ci accepte avec sincérité. Les gens de cour chantent tous, tandis que le Prince et Angelina peuvent commencer leur vie commune.

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1981 Angelina: Frederica Von Stade Don Ramiro: Francisco Araiza Don Magnífico: Paolo Montarsolo Dandini: Claudio Desderi Director: Claudio Abbado

Bonus : met 2009 – Elina Garanca – La Cenerentola : «Nacqui all’affamo..Non piu mesta»

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