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« 50 ANS DANS L’ŒIL DE LIBÉRATION » : NOSTALGIE QUAND TU NOUS TIENS

De Lionel Charrier et Charlotte Rotman, préface de Serge July

Edition du Seuil, 336 pages

sortie le 7 avril 2023

Le Seuil, présente ainsi son gros bouquin avec sa couverture en relief de 336 pages: « Libé va avoir 50 ans. 50 ans que le journal fondé par Serge July raconte, accompagne et bouscule son époque. De la Une affiche au portrait de dernière page, la photographie irrigue le quotidien, comme aucun autre. On retrouvera Dans 50 ans dans l’œil de Libération, reportages inédits, images de légendes, portraits commandés par le journal. Des trésors, qui nous permettent de revivre l’histoire immédiate. Comme si on y était. Des grands noms (comme Henri Cartier Bresson, Raymond Depardon ou William Klein) aux collectifs les plus récents, ils ont couvert pour le journal les élections présidentielles comme les révoltes de la rue, les guerres, comme le festival de Cannes. Les soubresauts du monde et ce qui, parfois, en fait, la poésie. »

Et en plus court: « C’est un demi-siècle raconté en images. L’actualité de ces dernières décennies capturée et mise en scène dans les photographies choisies par Libération. »

©James Natchwey

Bon voilà vous savez tout tout sur ce livre comme on dit, maintenant pour qui est-il fait? Un cadeau pour Noël, comme tous les beaux livres qu’on met dans sa bibliothèque mais il est sorti en mars, un peu tôt quand même ! Pour les anniversaires des gens âgés histoire de leur rappeler qu’ils avaient été jeunes et qu’il existait à leur époque un canard qui avait de l’importance pour véhiculer leurs idées (on peut y revoir toutes les Unes) histoire de voir que la nostalgie etc etc…comme disait Simone ? Aujourd’hui pour des étudiants qui font des études sur la société d’hier et qui ne pensent pas qu’en seulement Wikipédia, You Tube ou en réseaux sociaux ?…On ne sait pas quoi répondre…Alors, excusez-nous, nous l’avons juste feuilleté. 336 pages cela prend quand même du temps…Bon il a été écrit par Charlotte Rotman qui a travaillé pendant 15 ans à Libé, à partir de 2000, au service Société. Rotman c’est la famille du producteur de documentaires historiques, Michel– un des fondateurs des JCR – et souvent réalisés par le frère, Patrick, le père de la dame. Lionel Charrier c’est le directeur photo de Libé depuis 2015 et photographe aussi pour le journal en 2001, donc des jeunots.

La première photo qui est proposée, dès les premières pages, normal c’est à la mode, une photo de Christian Weiss (il y en a beaucoup dans le livre de ce photographe et souvent très intéressantes), elle date du 8 mars 1975, l’année internationale de la femme. Elle est assez banale, fabriquée… la suivante d’Armant Borlant est bien plus impressionnante, c’est sur le conflit du Larzac (1977), lui aussi il a un sacré œil..

©Antanas Sutkus

La troisième, noblesse oblige, c’est Monsieur Sartre d’Antanas Sutkus pour annoncer sa mort, le philosophe bien passé de mode aujourd’hui. Et bien sûr, le livre se termine, il faut être dans le sens du courant, par deux photos (2022), une de Denis Allard et une de Cyril Zannetacci sur les mouvements féministes…sans commentaire. Nous avons été bien plus impressionnés par la page précédente avec du même Denis Allard un portrait (un euphémisme) d’Éric Zemmour (2022). En fin de compte c’est en feuilletant cet album passionnant que notre œil est attiré par un cliché (sans jeu de mots) plutôt que par l’Histoire en tant que telle.

©Richard Drew

Par exemple, celle de Richard Drew du 11 septembre 2011, un homme qui tombe d’une des fameuses tours ! Une ironique, de Jérôme Brezillon (1999), sur Paris inondé, une terrible, de James Natchwey,(1992), un des plus grands photographes, une femme en Somalie qui a enveloppé son petit enfant mort selon la tradition musulmane (dommage qu’elle soit abimée par la reluire), une de Jérôme Bonnet (2003) Place de la Nation, contre la réforme des retraites (ce qui est curieux, les stars de la photos citées en introduction ne nous ont pas convaincues). Bon en parlant de star il y a toutes ces photos d’écrivains, de chanteurs, de cinéastes, d’acteurs, qui sont plus ou moins mis en avant, selon l’actualité du moment mais ce ne sont pas celles qui attirent le regard. On s’aperçoit que le cadre, le point de vue du photographe nous intéressent plus que le sujet lui-même. Bien sûr c’est un livre sur l’actualité du moment et qu’on doit voir une photo de Chirac, d’Hollande ou des JO,

© Patrick Artinian

mais lorsque l’on s’attarde sur la photo de Patrick Artinian à Sarajevo (1993), avec cette femme qui fume dans un univers dévasté, elle nous interpelle davantage, ensuite vient le texte. La série sur les RMiste de Louise Oligny, (1991) photographe exceptionnelle, sont dignes de Diane Arbus…  Beinh tu ne vas pas nous citer toutes les photos que tu apprécies quand même non

©Didier Lefèvre

…Allez encore une et j’arrête…celle, hélas abimée par la reluire, de Didier Lefèvre (Kaboul 1996), un enfant, une femme avec son barda dans une ville totalement détruite et une voiture américaine ( ?) qui traverse le champ…pas besoin de texte pour comprendre, l’image est bien plus forte que tout discours !…  Beinh alors tu vas le mettre dans ta bibliothèque… Non il fait 31×24 cm, il ne peut pas tenir droit ! Déjà avec le Mai 68 des Rotman, au Seuil, il ne rentrait pas…

ils font exprès pour qu’on les laisse sur la table, en exposition…malin non !

 

 

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