Forum des Halles, 2 rue du cinéma, 75001 Paris
séances du 8 au 11 septembre 2021
Voilà quatre jours qu’il a commencé et déjà beaucoup de très bonnes surprises. La première c’est qu’il existe en vrai et non pas comme beaucoup d’autres manifestations culturelles internationales qui ne sont qu’en virtuelles. Désolé Madame la Ministre de la Culture, la culture que vous devriez défendre, se partage dans les lieux adéquates et non pas sur des téléphones et autres écrans d’ordinateurs. Bon revenons à L’Étrange Festival. Les courts-métrages sont à l’honneur et c’est tant mieux, l’avenir est là. Beaucoup d‘animations singulières et de bons délires français.
Pour les longs métrages nous avons été très emballés par le film The Sadness du canadien Rob Jabbaz qui était présent et qui avec humour nous a présenté son film de zombis si différents de tous ceux qu’on nous inflige depuis pas mal de temps. Beaucoup d’idées, une mise en scène efficace, une BO formidable et du sang, de l’horreur à volonté, un vrai bonheur ahahha. La séquence du métro est un morceau d’anthologie d’humour, de violence et de mise en scène. On a toujours beaucoup de plaisir à retrouver ce réalisateur atypique et boulimique qu’est le Kazak Adilkhan Yerzhanov.
Pour cette édition il est présent avec deux films : Ulbolsyn, Yellow Cat . Ses scénarios sont toujours hyper simples, ses flics toujours corrompus, ses personnages toujours pieds nickelés et il aime toujours filmer ces espaces si caractéristiques de son pays, un régal.
Y aurait-il un esprit kazak lorsqu’on voit la comédie horrifique Sweetie, You Won’t Believe It. On retrouve du Yerzhanov dans ce film de Yernar Nurcalitev hyper violent où on rit beaucoup avec ces idées délirantes qu’il apporte à un scénario très simple et là aussi des pieds nickelés .
Le Norvégien Eskil Vogt avec The Innocents dans un espace ensoleillé, plaisant et des enfants si charmants nous plonge petit à petit dans l’épouvante. Avec plaisir et une certaine perversité il s’amuse à détourner les codes des films où les enfants ont des pouvoirs surnaturels.
On frémit avec délice pendant tout le film. La Fièvre de Petrov de Kirill Serebrennikov, le réalisateur du chef-d’œuvre Leto que le jury cannois de l’époque n’avait pas remarqué, une ineptie…nous entraine dans d’autres délires obsessionnels. Avec une réalisation incroyable, une direction d’acteurs stupéfiante, un scénario à nous perde, ce réalisateur nous a fait vivre deux heures d’exubérance chaotique incroyable.
On est resté sur notre faim avec Inexorable de Fabrice Du Welz. Malgré un indéniable talent pour raconter des histoires, un casting de haute volé (Benoit Poelvoorde, Mélanie Doutey), son film ne décolle pas, reste assez convenu. Son scénario a été tellement exploité au cinéma et les clichés de réalisation sont impardonnables à ce réalisateur talentueux. La BO de Vincent Cahay, compositeur attitré de Du Welz, fait frémir d’horreur !
La sélection des pépites, de films (Shinoda en tête), de Kawashima, de Yamatova permet de se remémorer ou de découvrir des chefs-d’œuvres de l’étrange. C’est une des particularités du festival et prouve sa qualité…à suivre pour les nouvelles séances !