Montpellier, Salle Pasteur /Berlioz / Le Corum
mardi 19 juillet 2023
Deuxième jour du Festival et de belles surprises, de découvertes. Un Kantorov, hyper classique, mais impérial, un jeune violoniste, Matejča, incroyable de talent et une violoniste, Baeva, dans un Bartók éblouissant.
Mais avant, au petit matin, le soleil frappait déjà fort dans cette ville de Montpellier, des rencontres professionnelles Intervalles #1 (il y a deux jours de conférences) étaient organisées par Michel Orier le directeur du Festival. En compagnie de Jean-Philippe Thiellay directeur de CNM (Centre National de la Musique) ils ont fait le bilan de l’état actuel de la musique classique sous toutes ses formes, (diffusions, créations, évolutions, avenir…). En introduction de ses conférences Michael Spitzer, professeur de musique à l’université de Liverpool, s’est posé la question à travers son livre Une Symphonie Fantastique (History of Life on Earth) : La musique est-elle un besoin vital ? Quelle influence a-t-elle sur l’histoire de l’humanité. Sa prestation était en tout point passionnante. Voilà un livre que tous ceux qui s’intéressent à la musique devraient se procurer (Edition Saint-Simon). Hélas un choix entre musique et conférence devait se faire et c’est la musique qui l’emporta.
C’est dans la salle Pasteur que l’on fit une belle découverte avec ce jeune violoniste d’origine Tchèque, bardé de prix, Daniel Matejča. Il a la fougue de la jeunesse, une énergie débordante avec les tubes de Kreisler, de Bartók qui ont ravi les spectateurs, mais aussi toute la sensibilité nécessaire dans des compositions moins connues comme celle de Glière (une romance) et la sonate n°3 d’Edgard Grieg. Obsession II de Jana Vöröšová, œuvre contemporaine, ajouta une touche moderne à ce récital. Il était accompagné par un compatriote discret mais efficace, Daniel Boura dont son cv est lui aussi assez impressionnant. Cette deuxième journée c’était les pays de l’Est qui était à l’honneur, outre les interprètes mais aussi avec les œuvres jouées.
Dans la salle Berlioz, totalement prise d’assaut, Ligeti, Bartók, Dvořák au programme. Le fameux Lontano de Ligeti, découvert dans 2001 Odyssée de l’Espace, était absolument fantastique sous la baguette tchèque de Petr Popelka (on ne l’a pas souvent vu en France). Ce chef incroyable a entrainé l’Orchestre National du Capitole de Toulouse dans ce sortilège sidéral à la folle et bouillonnante aventure de la Sixième symphonie de Dvořák (pratiquement jamais jouée, pourquoi ?). Le chef et l’orchestre ne faisait qu’un, c’est dire sa force de persuasion. Cette musique est totalement, pour faire à la mode, dans l’ADN (quelle expression ! La biologie au secours de la musique, on retourne à la conférence du matin) de ce chef impressionnant. C’est avec un total engagement que l’Orchestre et ce chef donc, ont accompagné la violoniste russe, elle aussi bardée de prix, Alena Baeva dans ce curieux Concerto n°1 de Bartók, sorte de rêve éveillé, très sensuel. Elle l’a mené de bout en bout avec une justesse sans égal. Triomphe ! Et oui, les pays de l’Est ont augmenté la canicule sur la ville et ont fait que cette première journée était admirable. Ils ont permis au Festival de trouver sa vitesse de croisière, vivement demain… Et Kantorov ? Magistral je l’ai déjà dit !
aujourd’hui mercredi 19 juillet 2023
12h30 : Lefèbvre, clarinette, Martinet, piano (Salle Pasteur)
18h00 : Traffic Quintet (Salle Pasteur)
20h00 Les Surprises (Opéra Comédie)