10 avenue Pierre 1er de Serbie, 75116 Paris
jusqu’au 15 mars 2024
« Trop classique le bleu marine que Madame Paquin conseillait autrefois à la Parisienne, trop connu le bleu Lanvin, …Plus nouveau donc préféré le bleu Madeleine, bleu imprécis, comme mélangé de vert avec des reflets de plumes de paon, bleu indéfinissable qu’on essaie de substituer au noir peut-être très chic, mais véritablement attristant » Art Goût Beauté octobre 1921
Le Palais Galliera présente des photographies couleur inédites qui renouvelle la lecture de la mode du début des années 1920. Présenté sous forme de fac-similés, un corpus d’une centaine d’images fait découvrir la palette subtile de l’autochrome, en regard des costumes, accessoires et documents du musée.
« Lors d’une soirée élégante donnée par une de nos jolies Parisiennes, toutes les femmes, sans être concertées, se trouvèrent habillées de rouge Rouge de Chine…c’était d’une somptuosité et d’un art indescriptible » Les idées novelles de la Mode n°2, février 1922
Mais qu’est que l’autochrome ? Louis Lumière déjà le père de la plaque photographique instantanée et du Cinématographe déposa fin 1903 avec son frère Auguste, un brevet pour un nouveau procédé d’obtention de photographies en couleur : l’Autochrome. Simplifiant le procédé complexe de trichromie obligeant à trois prises de vues successives ensuite superposées, l’Autochrome utilise pour filtrer la lumière un seul écran trichrome composé de millions de grains de fécule de pomme de terre teintés en trois couleurs ! Ce mélange était étalé sur une plaque de verre enduite de vernis, puis recouvert d’une émulsion noire et blanche. La plaque ainsi obtenue était prête à l’emploi et son développement, identique au procédé noir et blanc de l’époque, ne nécessitait en sus qu’une inversion en positif de l’image négative impressionnée. Au final, l’œil ne perçoit ainsi à travers l’émulsion que les grains de fécule correspondant aux couleurs du sujet. Après des années d’efforts, la commercialisation de l’Autochrome commença en 1907.
« Le blanc est le favori de la saison. Ainsi, blanc dans une automobile toute blanche, le manteau de la jeune Madame R…avec un immense col de renard également blanc. Blanche aussi une robe de crêpe Denisette… » Art Goût Beauté, septembre 1922
Ces images exceptionnelles par ce procédé avaient pour objectif de présenter à Paris, de 1921 à 1923, le luxe français dans une manifestation d’un genre nouveau : Le Salon du Goût Français. Son originalité résidait dans sa présentation : une exposition éphémère d’autochromes rétroéclairées, tels les « vitraux d’une cathédrale ». Ce sont ces photos exceptionnelles de mode qui sont ainsi proposées à notre œil ébloui ! À découvrir !