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« NON ALIGNÉS – CINÉ-GUÉRILLAS » : UN AUTRE REGARD

un diptyque de Mila Turajlić

sortie le 27 septembre 2023

©DR

L’HISTOIRE

Des bobines de films dorment sur des étagères d’archives en Serbie. Elles regorgent d’images oubliées de liesses populaires, de sommets politiques, et parfois de luttes armées anticoloniales. Mila Turajlić les exhume une à une et part à la rencontre de celui qui les a filmées : Stevan Labudović, ce caméraman attitré du président yougoslave Tito qui fonda le mouvement des non-alignés. Mila Turajlić s’embarque à ses côtés dans le récit de ses aventures.

L’AVIS

Seul le premier du diptyque sera en salle. Il concerne le mouvement des non-alignés. C’est une organisation internationale qui se définit comme n’étant ni avec ni contre aucune grande puissance mondiale. La déclaration de Brioni du 19 juillet 1956, proposée par Josip Broz Tito, Gamal Abdel Nasser, Soekarno et Jawaharlal Nehru marque l’origine du mouvement, qui dans le contexte de la guerre froide, à se protéger de l’influence des États-Unis et de l’URSS qui cherchaient à rallier le monde à leur cause.

Le but de l’organisation défini dans la déclaration de La Havane de 1979 est d’assurer l’indépendance nationale, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité des pays non−alignés dans leur lutte contre l’impérialisme, le colonialisme, la ségrégation, le racisme et toute forme d’agression étrangère et de promouvoir la solidarité entre les peuples du tiers monde. C’était du temps donc de la Yougoslavie, du temps de Tito. La cinéaste serbe Mila Turajlić pour raconter cette histoire plonge dans les archives de Stevan Labudović, filme dans une pièce sans lumière où des centaines de bobines de ses films en 35 mm sont entreposées. Ces images d’actualités sont inédites et ce vieil homme, celui qui a suivi avec sa caméra Tito, raconte cette épopée vécue il y a cinquante ans. Ce documentaire est passionnant, on voit comment les images de Labudović ont pu être utilisées selon les pays et leur vision de la politique. Ces archives sont d’une qualité exceptionnelle, unique et les anecdotes de ce cameraman offre un autre regard sur ce monde sans concession.

Dommage que le second volet ne puisse pas être en salle car il est encore plus puissant. Il concerne la guerre d’Algérie vu à travers ceux qui ont luté pour leur indépendance. Là aussi c’est un autre regard avec des images totalement inédites. Mais le contexte, un moment de notre histoire hélas encore trop frais, pour qu’il puisse être montré en toute sérénité. Ce diptyque est un beau travail de Mila Turajlić. À ne pas manquer !

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