Auditorium de Radio France, 116 avenue du Président Kennedy 75116 Paris
jeudi 23 novembre 2023 20h
François Dumont, piano
Lucile Dollat, orgue
Johanne Cassar, Clémence Lévy, sopranos
Geneviève Crasse, Julie Nemer, altos
Alexandre, Nervet-Palma, Sébastien Obrecht, ténors
Jérôme Savelon, Augustin Pernay, basses
Orchestre National de France
Luc Héry, violon solo
François-Xavier Roth direction
György Ligeti : Atmosphères – Lontano – Ricercare pour orgue seul
Franz Liszt : Talentanz
Béla Bartók : Le Mandarin merveilleux, ballet intégral
Bon voilà une soirée passionnante, ici hongroise, comme sait le proposer de temps en temps le service public. L’âge des spectateurs avait rajeuni car de nombreux scolaires étaient présents. Bravo Radio France. On fête en ce moment le centenaire de la naissance de György Ligeti peut-être le plus grand compositeur contemporain. Le 26 et 28 novembre et le 2 décembre 2023 on pourra entendre d’autres de ses œuvres à La Maison de la Radio. Beinh oui c’est Kubrick qui a fait découvrir ce compositeur à toute une génération avec son film 2001 L’ Odyssée de l’Espace. Les deux œuvres proposées ce jeudi – Atmosphères , Lontano – étaient en partie dans le film. L’ONF avec des musiciens de Les Siècles ont interprété avec beaucoup de précision ces œuvres, chacun devait être extrêmement présent, exigeant, avec ces compositions si compliquées à ajuster et à jouer en direct. Avec intelligence Roth les a dirigés. Il y avait un silence impressionnant qui flottait dans l’auditorium, comme si Ligeti avec ses micropolyphonies arrivait à capter toute l’énergie du lieu. Magique ! Hélas ce moment indéfinissable qui nous avait transporté loin, très loin, a été totalement anéanti par l’œuvre suivante celle de Liszt! Bon on a compris qu’il avait écrit une sorte de thème et variations sur le dies irae mais on l’a subi pendant 15 minutes!
On a quand même eu le grand plaisir de retrouver ce pianiste magnifique qu’est François Dumont dans ces diableries pianistiques qu’aimait écrire Liszt. Derrière l’orchestre n’avait pas grand-chose à jouer, s’en était risible après Ligeti. Le public bien sûr a apprécié ce cirque orchestral et nous a ramené sur terre ! On avoue que l’on préfère entendre François Dumont dans des compositions plus intimes (voir sur le site les concerts Chopin où nous avions eu le plaisir d’assister).
Lucile Dollat cette superbe organiste (elle aussi nous avions eu la joie de l’entendre, voir l’article sur le site) a offert une courte pièce de Ligeti en signe d’introduction pour la composition de Bartók que Ligeti vénérait (dans Lontano il y a comme une citation de ce compositeur ). Ce n’est pas la suite mais le ballet en entier que François-Xavier Roth et les musiciens ont interprété pendant 35 minutes. Comme pour tout ballet il y a des moments longuets sans les danseurs, mais l’écriture de Bartók emporte tout. Là, grâce à la direction virtuose de Roth toute la magie de l’écriture orchestrale du hongrois a été mise en scène. Quelle belle soirée et on est déjà très excité pour aller écouter les prochains concerts Ligeti. Nagyon köszönöm Monsieur ainsi que vos interprètes !