Forum des Halles, 2 rue du cinéma 75001 Paris
Du 9 au 11 septembre 2024
© DR Fidélité Films, Wild Bunch, BUF
Il y a un événement particulier à l’Étrange ce sont ses cartes blanches. Celle par exemple du compositeur australien James G.Thirlwell. Ces trois jours nous avons pu voir ou revoir La Soif du Mal (Touch of Evil) d’Orson Welles, super film noir avec la musique incroyable d’Henry Mancini, le kitchissime film Disco Dancer (1982) de l’indien Babbar Subhash, le chef d’œuvre Réveil dans la Terreur drame dans le bush australien, de Ted Kotcheff, le film d’horreur chaotique Mandy de Panos Cosmatos avec Nicolas Cage et ses deux expressions et le film Enter The Void incroyable expérience hallucinogène de plus de deux heures, le trip sous DMT d’un jeune drogué à Tokyo, concocté par Gaspar Noé. Dans le même ordre d’idée, dans les séances focus nous avons pu découvrir le cinéma de Mariano Baino, avec deux films fauchés, dans le style de Franco, Dark Waters (1994) et Astrid’s Saints. amusants et naïfs. Dans la série les pépites de l’Étrange, une découverte un film pour la télévision américaine mais qui aurait pu être diffusé sur les grands écrans et dont le thème a souvent été repris, Oz entre autres, La Corruption, L’ordre et la Violence (1972) du bon faiseur Tom Gries avec le tout jeune Alan Alda. C’est la reconstitution réaliste avec une vraie prison , de vrais détenus, de la vie d’une prison et ses effets anxiogènes, un film angoissant et déprimant surtout par le discours final du directeur de la prison. .
Dans la même série, une belle surprise, avec des scènes érotiques et sanglantes superbement réalisées, du génial réalisateur japonais Toshiharu Ikéda La Légende de la Sirène (1984) avec une sublime beauté Mari Shirato, récompensée à l’époque pour sa prestation et quelle prestation !. The Visitor de Bruce Labruce se donne des allures du Théorème (1968) de Pasolini, – interdit au moins de 16 ans !- mais autant le film de l’Italien était iconoclaste, politiquement courageux, autant celui-ci est totalement démodé en 2024. Ce n’est pas parce qu’on voit en gros plan des mecs de se faire enculer, partouzer, des femmes ou autres se faire bouffer le minou par un grand black et mettre des slogans aux allures international situationniste des années 😯 qu’on fait un film subversif, Labruce a plus de vingt ans de retard le pauvre.
Un autre film aux allures d’un ancien film, celui d’Elio Petri, Enquête sur un Citoyen au-dessus de tout Soupçon (1970) mais toujours lui d’actualité. C’est un vrai film d’horreur dans ce qui se passe dans le monde de la finance aujourd’hui, ici en Autriche. On en parlera plus tard car il sort le 18 septembre sur les écrans Ce film brillant Veni Vidi Vici est réalisé superbement par Daniel Hoesl et Julia Niemann, à voir.
Bon on a beaucoup apprécié les films Eye For An Eye 1 et 2 (2022) du jeune réalisateur Chinois Yang Bingjia qui reprend le thème archi classique du héros sabriste handicapé, ici aveugle, avec des scènes de combats extrêmement bien chorégraphiées, aventures qui ne seront pas hélas diffusées en salle. Chez Carlotta on peut retrouver certains de ses films mais ils sont vite épuisés, car il y a des fanas du cinéma chinois ! Et les courts? On y arrive, mais la série que nous avons vue était assez décevante. On peut quand même retenir Monsterfuckers un exercice d’animations érotiques assez drôles par 19 artistes, un autre exercice de style sur le thème assez rabâché de l’enlèvement par un tortionnaire, mais filmé avec talent du point de vue de la victime Jamais Je n’Ai de Joyce A.Nashawati et un film amusant Superhost de Joan Alamar où l’hôte est tellement sympa qu’il paraît étrange et se fait trucider par erreur par un couple locataire d’un Airbnb ! Bon que l’ Étrange soit avec vous…À suivre pour un final hallucinant, on l’espère