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« LES PIANISSIMES – CORTOT » : GABRIELE STRATA

Salle Cortot, 78 rue Cardinet 75017 Paris

Jeudi 3 octobre 2024, 20h

Frédéric Chopin :  Nocturne op.27 n°2 en ré bémol majeur ; op. posthume en ut dièse mineur; op.15 n°2 en fa dièse majeur ; op.9 n°1 en si bémol mineur – Scherzo op.39 n°3 en ut dièse mineur ; op.31 n°2 en si bémol mineur

Piotr Ilich Tchaikovski : Grande Sonate op.37 en sol majeur

Gabriele Strata, piano

Olivier Bouley a le chic, le talent, de faire découvrir à son public fidèle – la salle Cortot était pleine – de jeunes pianistes, les futurs, on l’espère pour eux, stars internationales du piano, mais la concurrence est rude. Gabriele Strada a un talent indéniable, impressionnant même, et partout où il a joué, il a été salué par la critique ; pour son premier récital à Paris on le comprend, il a une belle énergie et sait la communiquer.

Il y a, à Cortot, un critique imparable ce sont ses fauteuils ! Et oui dès que l’auditeur décroche, on entend ses chaises crissées ! Et bien lorsque Strada a commencé son récital avec l’un des nocturnes, un des plus célèbres, comme les suivants d’ailleurs, le public n’a pas bronché tellement il était subjugué par les interprétations que ce jeune et brillant pianiste lui a offertes. Il a une qualité technique imparable comme tous ces jeunes aujourd’hui, mais surtout et c’est là qu’il fait la différence, il offre des propositions de ces nocturnes et de ces scherzos, intelligentes, avec une belle sensibilité sans tomber dans la mièvrerie. Ses nuits sont grandement dramatiques et chantantes d’un bel effet. Il n’est pas italien pour rien et le bel canto qui fait partie de la culture italienne transparait dans son jeu, le chant était bien là. Ses interprétations étaient tout à fait personnelles et nous y avons adhérées pleinement.

La grande surprise de la soirée c’était cette Grande Sonate de Tchaïkovski qui à l’inverse des Chopin, pleins d’intériorité, ici c’était le souffle orchestral qui jaillissait du piano et de l’agilité hallucinante de Strata. Peu jouée en récital – Richter en avait fait une version discographique il y a bien longtemps – c’était sous les doigts de Strata une effusion d’accords, de dextérité pianistique, de quoi envahir l’espace de la salle Cortot et bien sûr d’impressionner le public qui est toujours preneur de ce genre de musique ; on s’y laissa prendre, succès garanti ! Alors Gabriele Strata le futur Michelangeli, Pollini (qui vient de disparaître cette année), pourquoi pas ? Encore faut-il qu’il ose se frotter aux grands concours internationaux, mais il n’a pas l’air très décidé, dommage car aujourd’hui le talent, il en a sacrément il giovane, hélas ne suffit plus pour durer, c’est ce qu’ont compris les pianistes asiatiques, Avanti Gabriele !

Le prochain concert de Les Pianissimes sera à La Scala avec Gabriel Durliat le 17 novembre.

Pour toutes informations, réservation, soutiens : info@lespianissimes.comwww.lespianissimes.com

 

 

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