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« LA SCALA PARIS »: RAMEAU – LES TIMBRES

13 Bvd de Strasbourg 75010 Paris

13 juin 2025, 19h30

Jean-Philippe Rameau : Pièces de clavecin en concerts (1741)

Premier concert : La Coulicam – La Livri – Le Vézinet

Deuxième concert : La Laborde – La Boucon : dédié à la claveciniste virtuose Anne-Jeanne Boucon ) L’ Agaçante – 1er Menuet – 2e Menuet

Troisième concert : La Lapoplinière – La Timide – 1er Rondeau – 2e Rondeau – 1er Tambourin – 2e Tambourin

Quatrième concert : La Pantomime – L’Indiscrète – La Rameau

Cinquième concert : La Forqueray (Fugue) – La CupisLa Marais

Les Timbres : Yoko Kawakubo, violon, Myriam Rignol,viole de gambe, Julien Wolfs, clavecin

« On peut craindre que nos oreilles n’aient perdu la faculté d’écouter avec une attention délicate cette musique qui s’interdit tout bruit disgracieux, mais réserve l’accueil d’une politesse charmante à ceux qui savent l’écouter. ». Voilà comment, en 1908, Claude Debussy parlait de Jean-Philippe Rameau, compositeur que l’on était en train de redécouvrir après un long oubli et surtout contre l’omniprésence de la musique de Wagner, de la musique prussienne à la mode. L’image de Rameau était restée dans les têtes d’un théoricien plutôt que d’un musicien, avec ce que cela comporte de rigueur, de raideur et même de froideur. Mais l’oreille sensible de Claude Debussy avait bien perçu ce que cette musique comportait de finesse, de délicatesse, de transparence et d’équilibre. C’est ce qui l’avait incité à écrire quelques années auparavant – 1905 – un Hommage à Rameau dans son recueil Images pour piano.

Bon, c’est cette magnifique musique – Pièces de clavecin en concerts – qu’a offert Les Timbres à un public nombreux, attentif et totalement séduit dans la Piccola Scala. C’est une des rares œuvres de musique de chambre qu’a écrite Rameau.  Après la première pièce Julien Wolfs a fait la démonstration de l’originalité de ces compositions. Elles se distinguent a-t-il fait remarquer des sonates a tre italiennes dont Corelli reste l’exemple type, avec un clavier qui a essentiellement un rôle d’une basse chiffrée (continuo). Au contraire, ces œuvres donnent l’avantage au clavecin jouant avec virtuosité (quel talent Julien Wolfs) l’accompagnement étant plutôt le fait des instruments mélodiques, ici violon, et viole.

Ici la viole de gambe de Myriam Rignol (magnifique artiste), possède huit cordes au lieu de sept . Elle l’a présentée au public, c’est une magnifique copie de l’instrument conservée à la Cité de la Musique de Paris. C’est la seule composition qui demande une telle viole de gambe – afin de simplifier le registre aigu – et il faut voir en direct l’exceptionnelle qualité du jeu de Myriam avec cet instrument. Oui le direct change souvent la donne dans l’écoute des compositions face aux albums où tout est perfectible. Dans la préface, Rameau précise :  Ces pièces exécutées sur le clavecin seul ne laissent rien à désirer : on n’y soupçonne même pas qu’elles soient susceptibles d’aucun autre agrément. Alors ces pièces qui possèdent souvent des difficultés techniques demandent équilibre, harmonie et donner une forme de simplicité de ces portraits musicaux. La première chose qui vient à écouter et voir Les Timbres c’est une sorte de bonheur de jouer ensemble – Myriam et Yoko souvent se sourient – Wolfs plus sérieux dans son clavecin est totalement absorbé par ses partitions. Après un premier concert comme une prise de l’espace, le trio a trouvé ses marques et le deuxième concert était, ainsi que le troisième, enthousiasmant. Cette espace de la Piccola est parfait pour ce genre de trio, même si selon où on était placé on entendait plus le violon que la viole ou la brillance du clavecin. Mais il y avait une évidence c’est que les  instruments conversaient avec bonheur et communiquaient cette émotion au public. Le cinquième concert, La Forqueray a fait un tabac, quelle beauté d‘écriture ! Pour remercier ce public admiratif, c’est un tube de Rameau, un arrangement de la danse des sauvages des Indes Galantes, qui termina ce très agréable et si sympathique concert.

On peut retrouver chez Label flora leur enregistrement de ces concerts qui a reçu de nombreuses récompenses.

Mais ce trio a des idées de timbrés ! Après le succès de leur première tournée itinérante l’été 2024, il recommence l’expérience lors d’un week-end itinérant le 5 et 6 juillet 2025, avec toujours cette interrogation sur les notions de distance, de temps et de vitesse  grâce aux déplacements doux (à pied) proposés pour rejoindre les différents concerts de ce week-end atypique. Cette fois-ci, les transports en commun seront à l’honneur, puisque tous les concerts sont placés sur la ligne de train de la vallée du Doubs (Besançon – Belfort). Selon une idée très baroque où musique et nature sont intimement reliées, les animaux seront célébrés dans les trois portraits esquissés pendant les concerts par des compositeurs baroques et quelques invités plus tardifs.

Programme :

1er Concert – Les Insectes
samedi 5 juillet à 13h30 [durée : 30min] – église de Deluz
2ème Concert – Le Rat des Chants
samedi 5 juillet à 17h [durée : 45min] – église de Laissey
camping sauvage possible sur place

Projection du film documentaire La Tournée ! Portraits (itinérance au rythme du cheval – août 2024)
dimanche 6 juillet à 14h30 [durée : 30min]
Cinéma Stella à l’issue: respiration philosophique

3ème Concert – L’air si doux des oiseaux
dimanche 6 juillet à 17h [durée : 1h] église de Baume-les-Dames
itinérance – 14,5 km

Noé Michaud réalisateur (Arche Production)

Simon Wolfs, philosophe

©DR

Beinh oui Les Timbres méritent qu’on les suive dans leur aventure qui date depuis 2019, quand même !

 

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