Un film de Sepideh Farsi avec Fatma Fatem Hassona
Sortie le 24 septembre 2025
L’HISTOIRE
Lorsque la réalisatrice Sepideh Farsi a tenté de se rendre dans la bande de Gaza en avril 2024, elle a été refoulée à la frontière. Son projet de documenter la vie sous l’occupation israélienne s’est alors heurté à un obstacle insurmontable, jusqu’à ce qu’elle entre en contact avec Fatma « Fatem » Hassona, une jeune photojournaliste originaire de Gaza-Ville, qui devient ses yeux dans cette région dévastée.
L’AVIS
Sepideh Farsi s’exprime : « Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai rencontré Fatem Hassona. Elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa prison de Gaza comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenus le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens. » On sort du film avec le poids de ce qu’on a vu, mais surtout avec le bruit de ce qu’on n’a pas vu – les journées invisibles, les victimes sans noms encore, les vies qui sont brisées mais que la caméra n’a pas pu saisir. Et pourtant, ce sont ces manques aussi qui font écho : le travail de Fatem, sa voix, ses images, sont des ces fragments que le film tente de préserver. Le film a changé de nature après le décès de Fatem. Ce n’est plus seulement un regard, c’est un coffret de mémoire. Ce film est un de ceux qu’on ne peut pas juste regarder. On ne passe pas après au résumé, on ne l’oublie pas facilement. Il est nécessaire. Sa valeur est double : en tant que document sur ce qui est encore en train de se passer, et en tant que pièce d’art — parce que Farsi ne se contente pas de montrer, elle construit, elle tisse, elle écoute. C’est la puissance de l’intime qui fait la valeur du film. Le format visio impose ses limites (parfois l’image ou le son vacille, les interruptions de connexion sont visibles, et cela peut fatiguer). Mais ces failles ne sont pas des défauts : ce sont le corps même du film, ils disent ce qu’on ne peut pas faire sans les voir. Put Your Soul on Your Hand and Walk est moins un film sur Gaza qu’un film avec Gaza. Il met l’âme sur la main, comme le titre le dit — et qui marche, malgré tout, pour que la voix, le visage, ne soient pas effacés, pour que les mots survivent.