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Depuis quinze jours, sur le site, «Jazz Messengers» raconte la révolte des musiciens de jazz afro-américains contre les exactions raciales que, qu’a subi leur communauté depuis les soi-disant lois donnant à tous les citoyens américains les mêmes droits ! Dès les années trente leur musique, leur chant, se sont faits entendre, contre ces violences quotidiennes à leur encontre, mais comme le dit ici J.B. Lenoir il y a plus de cinquante ans : «I can’t help but to sit down and cry sometime -Think about how my poor brother lost his life». La mort le 25 mai de George Floyd est comme un éternel recommencement dans ce pays si étrange qui a élu un Président afro-américain ! Ce «Jazz Messengers 14 » avec J.B.Lenoir est une pensée à George Floyd associée à un très grand artiste.
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J.B. LENOIR
Est un bluesman, guitariste et compositeur, né à Tilton, Mississipi le 5 mars 1929 et décédé le 29 avril 1967 à Champaign, Illinois. Il commence à jouer très tôt de la guitare. Il laboure dans la journée, puis joue de la guitare le soir, en apprenant un peu de tout. Dans les années 1940, il travaille avec Sonny Boy Williamson, Elmore James à la Nouvelle Orléans. En 1949 il déménage à Chicago où il commence à jouer dans des clubs avec Big Maceo, Muddy Waters. Il était très souvent révolté, malgré sa douceur, par ce qui l’entourait et la violence faite sur les Afro-Américains. Il a écrit des blues résolument politiques. Dans les années 50 il a composé « Korea Blues » sur la guerre de Corée. « Eisenhower Blues » est sorti en 1954 sur le président Eisenhower. Il a du être rebaptisé « Tax Paying Blues » pour calmer une radio républicaine !
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ALABAMA BLUES
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L’Alabama est un État plus que symbolique dans l’histoire du racisme aux Etats-Unis. C’est là qu’en 1963, quatre fillettes noires furent tuées dans une église, après un attentat du KKK, c’est aussi dans cet État raciste que se déroula au mois de mars 1965 les manifestations pour les droits civiques qui furent violement réprimées par la police. Le trajet entre Selma et Montgomery est aujourd’hui classé route historique. J.B. Lenoir est un des bluesmen qui a le mieux chanté ces violences en Alabama. Avec sa voix douce et profonde il sait tourner une chanson sans aucune ambiguïté : « Je ne retournerai jamais en Alabama, ce n’est pas un endroit pour moi – Tu sais, ils ont tué mon frère et ma sœur, et on laisse ces gens courir en liberté… Je ne peux rien y faire, à part m’asseoir et parfois pleurer, en pensant à la manière dont mon pauvre frère perdit la vie ».
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I never will go back to Alabama, that is not the place for me
I never will go back to Alabama, that is not the place for me
You know they killed my sister and my brother
And the whole world let them peoples go down there free
I never will love Alabama, Alabama seem to never have loved poor me
I never will love Alabama, Alabama seem to never have loved poor me
Oh God I wish you would rise up one day
Lead my peoples to the land of pea’
My brother was taken up for my mother, and a police officer shot him down
My brother was taken up for my mother, and a police officer shot him down
I can’t help but to sit down and cry sometime
Think about how my poor brother lost his life
Alabama, Alabama, why you wanna be so mean?
Alabama, Alabama, why you wanna be so mean?
You got my people behind a barb wire fence
Now you tryin’ to take my freedom away from me
en bonus :
KOREA BLUES
Lord I got my questionnaire, Uncle Sam’s gonna send me away from here
Lord I got my questionnaire, Uncle Sam’s gonna send me away from here
He said J. B. you know that I need you, Lord I need you in South Korea
Sweetheart please don’t you worry, I just begin to fly in the air
Sweetheart please don’t you worry, I just begin to fly in the air
Now the Chinese shoot me mdown, Lord I’ll be in Korea somewhere
I just sittin’ here wonderin’, who you gonna let lay down in my bed
I just sittin’ here wonderin’, who you gonna let lay down in my bed
What hurt me so bad, think about some man has gone in your bed.
EISENHOWER BLUES
Hey everybody, I was talkin’ to you
I ain’t tellin’ you jivin’, this is the natural truth
I got them Eisenhower blues
Thinkin’ about me and you, what on earth are we gonna do?
My money’s gone, my fun is gone
The way things look, how can I be here long?
I got them Eisenhower blues
Thinkin’ about me and you, what on earth are we gonna do?
Taken all my money, to pay the tax
I’m only givin’ you people, the natural facts
I only tellin’ you people, my belief
Because I am headed straight, on relief
I got them Eisenhower blues
Thinkin’ about me and you, what on earth are we gonna do?
Ain’t go a dime, ain’t even got a cent
I don’t even have no money, to pay my rent
My baby needs some clothes, she needs some shoes
Peoples I don’t know what, I’m gonna do
I got them Eisenhower blues
Thinkin’ about me and you, what on earth are we gonna do?