142 Rue de Grenelle 75007 Paris
Mercredi 27 novembre 2024, 19h30
La violoncelliste suisse, Estelle Revaz, dans le salon de la tapisserie de l’hôtel de Besenval où se trouve l’ambassade de Suisse à Paris, a présenté son dernier disque Caprices pour violon solo de Dall’Abaco (Solo Musica SM 469) et son livre La Saltimbanque. ( Éditions Slatkine).
Dans ce salon il y a une impressionnante tapisserie des Gobelins qui représente Louis XIV et les ambassadeurs des cantons suisses se prêtant sur la Bible un mutuel serment. C’est devant cette splendide tapisserie avec son violoncelle de Giovanni Grancino de 1679, né donc sous le règne de Louis XIV, qu’Estelle a donc interprété quelques caprices pour violon seul – il y en a 11 – de Joseph Clément Ferdinand Barone Dall’Abaco (1709-10 – 1805). Ils ont été composés entre 1717 et 1723. C’était un événement à l’époque car enfin le violoncelle devenait un instrument à part entière et plus un instrument d’accompagnement. Comme Estelle l’a justement expliqué, les interprètes ont dû développer leur technique pour devenir de vrais virtuoses. À entendre ses caprices ont s’aperçoit de la difficulté qu’il y a de les jouer.
Ce fut un moment original, virtuose, à son écoute. Interpréter le caprice n°11 nous a démontré, si on ne l’était pas déjà convaincu, qu’elle a une belle énergie et une technique hors pair. Après un joli succès populaire, elle a abandonné son instrument pour parler de son livre qui raconte sa vie et sa prise de position politique pour aider la profession des artistes en général qui sont absolument méprisés sur le plan social en Suisse. Depuis elle fait partie de la vie politique de son pays et se bat pour que les artistes est un vrai statut. Si elle y met autant d’énergie qu’elle en met dans ses albums, elle y arrivera c’est sûr. Ces caprices, il faut les écouter, ils sont surprenants et de bien belles qualités. Bon il y aura toujours le problème des baroqueux et la guerre des boyaux et des diapasons. Estelle a un avis très tranché sur la question – voir dans l’entretien que nous avions fait avec elle le 25/02/2023 et sur ses précédents albums – Dall’Abaco n’étant plus là pour apprécier ou pas cette version surtout qu’à l’époque on laissait libre court à l’instrumentation, alors à vous d’écouter ce qu’elle propose et laissez courir votre imagination, ce n’est qu’une question de caprice n’est-ce pas !