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« ARISTIDE MAILLOL (1861-1944) » : UN ARTISTE HORS NORME

Musée d’Orsay, Esplanade Valéry Giscard d’Estaing 75007 Paris

jusqu’au 21 août 2022

« Oui, Maillol a le génie de la sculpture… Il faut être de mauvaise foi, ou très ignorant, pour ne pas le reconnaître. Et quelle sûreté dans le goût !.. Quelle intelligence de la vie, dans le simple !… Ce qu’il y a d’admirable, en Maillol, ce qu’il y a, pourrais-je dire, d’éternel, c’est la pureté, la clarté, la limpidité de son métier et de sa pensée…»

Auguste Rodin

Lorsque l’on prononce le nom de Maillol, on pense automatiquement aux belles sculptures de l’artiste au jardin du Carrousel. Ce sont un don de Dina Vierny à l’État français. Elle a été la dernière modèle, muse, du sculpteur.  Il l’a connue lorsqu’elle n’avait que 15 ans. C’est à l’initiative d’André Malraux, alors ministre de la Culture qu’elles ont été installées pour le plus grand bonheur des flâneurs des Tuileries. On peut voir aussi quelques sculptures au Musée Maillol – Musée Dina Vierny – rue de Grenelle à Paris et bien sûr à Banyuls la ville de naissance de Maillol. Le musée d’Orsay lui consacre enfin une grande rétrospective.

Maillol a été, et on l’a oublié, d’abord peintre, puis il se tourna vers la tapisserie et les arts décoratifs.

Il tissa des liens étroits avec les Nabis avec Maurice Denis, Édouard Vuillard et a connu Bourdelle et Rodin.

Il découvre la sculpture que vers 1895. Il s’est formé sur le tas. La rencontre avec le comte Kessler en 1904 est décisive. Ce dernier l’interroge sur l’absence de figures masculines. La raison serait pécuniaire pense Ophélie Ferlier-Bouat, directrice du musée Bourdelle qui a participé à cette superbe exposition avec Antoinette Le Normand-Romain, directrice générale honoraire de l’Institut National d’histoire de l’art. « ..parce que je n’ai pas de modèle. Rodin, lui, peut se payer autant de modèles qu’il veut, mais nous autres artistes nous devons ordinairement nous servir de nos femmes ».

Son mécène lui procure un modèle, le jeune Gaston Colin qui pose pour le relief Le Désir et pour la statuette du Cycliste.

On ne penserait pas que cette œuvre est de Maillol.

Mais c’est pourtant au nu féminin qu’il se consacre. Il l’aime plein et dense, en harmonie avec ce qu’il considère le type méditerranéen généreux et structuré.

S’opposant à l’expressionnisme de Rodin proscrivant toute recherche d’expression, il instaure un nouveau classicisme et inscrit des corps féminins, à l’anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples.

Ophélie Ferlier-Bouat précise : «Il cherche l’unité, la simplicité, la synthèse mais aussi l’architecture des formes…» L’exposition se clôture par une sélection resserrée de grandes figures, aboutissement d’un parcours dans lequel la recherche d’une perfection formelle tient une place essentielle.

Le Musée d’Orsay offre une exposition assez étonnante par la diversité des œuvres, surtout en peinture, et il est intéressant de voir les plâtres et les dessins de ces compositions sculpturales. Un vrai plaisir pour l’œil.

 

 

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